30 avril 2016 De MASIRAH à HORMUZ

Nous retrouvons le calme de la pleine mer. Nous prenons la route d'HORMUZ. À bâbord il y a les côtes d'Iran et bientôt celles du Pakistan. Nous descendons vers l'Inde

Position carte météo - Carte Marine

Le navire est chargé à bloc de conteneurs qui, pour la plupart, sont vides, en-dehors des frigorifiques bien sûr. Il est beaucoup plus léger qu'avant Khor Al Fakkan. Il est passé de 16,4 en tirant d'eau à 14,3 ce qui considérable.

Les seuls endroits dégagés sont la passerelle et la proue. Sur un bateau de gabarit ce n'est pas beaucoup, il est vraiment optimisé pour les boîtes.

Avant - Arrière du Bougainville

Actuellement nous sommes 32 personnes à bord. Pendant l'escale, des contrats d'embarquement étaient arrivés à terme, nous avons renouvelé une partie des hommes de la machine et du pont. La durée des contrats est fixe. Pour les officiers il peut y avoir des dérogations avec leur accord et/ou en fonction des besoins du service. Le débarquement ou l'embarquement peut avoir lieu dans n'importe quel port au monde.

Tous les marins ont une grande quantité d'anecdotes plus ou moins drôles sur les aléas de leurs déplacements de transit. Étant donné le peu de précisions sur les dates d'escales, je n'ose pas imaginer la difficulté de planification pour les réservations d'hébergement et de moyens de transport. Les critiques vont bon train !

Ce midi, Thomas (Le second du Chef et le pince sans rire de l'équipe) a résumé en quelques mots l'état d'esprit de la plupart d'entre nous "Si on ne râle pas c'est malsain, non  ?" mais oui Thomas, mais oui.

Le Chef a retrouvé sa trottinette blanche. Elle était à l'avant du bateau, tout seule devant un escalier qu'elle ne pouvait pas franchir. Ce n'est pas la peine de chercher qui a emprunté le mode de locomotion préféré du Chef, c'est personne ! mais la consigne est passée, si on emprunte la trottinette (le chef est prêteur) il faut la rapporter à son point de départ.

Il fait chaud 35°, le soleil est blanc, le vent se lève. Normalement nous sommes dans une bonne période. La mousson est terminée et les cyclones aussi. Par contre il peut faire froid en Chine.

Sur la passerelle, Guillaume a appris que son informateur s'est trompé, que finalement il va faire sa cinquième année à l'Hydro du Havre. Déception, Nantes était plus pratique. Il réfléchit pour monter un dossier de demande de prise en charge de sa formation par le Fongecif. La CMA-CGM lui accorde une année de congé sans solde mais il va falloir qu'il trouve de l'argent pour vivre et payer sa scolarité à partir de septembre. À bord cela ne va pas être facile de faire un dossier aussi contraignant mais il n'a pas le choix, il ne peut pas attendre son retour en juillet pour le déposer.

Au diner notre dynamique zef Vincent annonce qu'il organise un tournoi de ping-pong demain. Il a affiché un tableau sur lequel on peut s'inscrire. Le commandant trouve que c'est une bonne idée. Autrefois il y avait tout le temps des concours de n'importe quoi à bord. De fléchettes, de ping-pong, de cartes… depuis quelques années tout cela disparait, les trajets en haute mer sont de plus en plus courts. Le zef marque un point. Ping-pong et bananes flambées pour Vincent. Que de défis… Dans la foulée le commandant nous annonce que lui aussi fera un acte remarquable demain : à 10 h (c'est précis) il va enfin tourner la clé de la boîte mystère qui est sur le pont. Hilarité générale. J'y serai commandant. Bon dimanche en perspective !

La boîte mystère de la passerelle