Depuis le virage d'hier soir nous descendons dans le détroit de Malacca. Le commandant me dit que ce sont les derniers moments de tranquillité. Demain la navigation sera beaucoup plus difficile.
Promenade matinale sans rencontrer beaucoup de marins. Dimanche, c'est le nettoyage à l'intérieur. Les coursives sont propres et sèches. Même le point 69 est praticable. J'ai trouvé la méthode utilisée par les marins pour ne pas faire de glissades sur la graisse. Ils font comme à Venise pendant les grandes marées, ils marchent sur des planches en bois. D'accord ici c'est le modèle réduit, mais c'est efficace partout.
La mer est belle, grande sérénité autour de moi et en moi.
Je croise le Capitaine Tanguy, je lui demande si l'écoulement de graisse est stoppé. Cela ne coule plus sur la coursive mais cela continue sous le conteneur. La nuisance est toujours là.
Grand calme aussi en passerelle. Les petits bateaux de pêcheurs commencent à apparaitre, on voit les bouées de leurs filets. La vigie et l'homme de quart sont concentrés. Il y a les radars mais une bonne paire de jumelles est également nécessaire.
Déjeuner du dimanche un peu plus long que les autres jours, troublé par une alarme qui expédie Jean-Sébastien dans l'antre des machines. Ils sont cinq à se partager l'astreinte des alarmes jour et nuit. Ils sont rarement aussi nombreux à le faire. Ils s'en réjouissent, il ne faut pas oublier qu'il y a environ 350 m à parcourir du château au PC machine. En pleine nuit, même s'ils utilisent la trottinette ce qu'ils ne font pas tous, c'est assez sportif et fatigant.
Fin de journée relaxe. Au dîner le dessert du zef Bastien était un Far breton très réussi.
Demain matin je rejoindrai le commandant vers 7 h sur la passerelle pour voir l'arrivée devant Singapour. Nous n'y ferons pas d'escale mais nous allons voir du monde !