/image%2F0973211%2F20160322%2Fob_248630_madeleine-3-nb.jpg)
Vent force 8. Le commandant a choisi de faire passer le Bougainville au Sud de l'archipel de Socotra.
Les prévisions météo n'étaient pas meilleures au nord et la route du sud est plus directe.
Cartes Position Bougainville 15 juin 2016
Un peu de culture générale va nous faire du bien. Je serai surprise que vous connaissiez l'archipel de Socotra sauf sans doute les abonnés à Géo ou les passionnés de botaniques car cet archipel est surprenant.
J'ai glané quelques renseignements sur internet, c'est succinct.
Archipel de Socotra
Cartes marines Archipel de Socotra. Nous passons au sud.
L'archipel de Socotra est situé dans le Nord-Ouest de l'océan Indien, en mer d'Arabie, au large des côtes yéménites et dans le prolongement de la corne de l'Afrique.
L'archipel a été colonisé par le Portugal de 1506 à 1511puis par le Royaume-Uni en 1886. Intégré à la république démocratique populaire du Yémen de 1967 à 1990, il fait partie depuis cette date de la République du Yémen au sein du gouvernorat de Hadramaout.
La plus grande île de l'archipel est Socotra. Entre elle et le continent africain s'égrène d'autres îles plus petites qui sont Abd al Kuri, Darsah, Samhah et les îlots rocheux de Sabunivah et Ka'l Firawn. La plupart de ces petites îles sont inhabitées et abritent de nombreux oiseaux.
Socotra est une île d'origine continentale. L'île faisait partie de l'ancien continent Gondwana et se détacha au milieu du pliocène il y a environ 6 millions d'années lors de la même distension continentale qui ouvrit le golfe d'Aden au nord-ouest.
Elle est constituée d'une étroite plaine côtière, d'un plateau de grès truffé de cavernes karstiques et de montagnes, les Haghier, s'élevant jusqu'à 1 525 mètres d'altitude.
Socotra mesure environ 140 kilomètres de longueur, une quarantaine de kilomètres de largeur pour une superficie de 3 579 km2
La plupart des habitants de l'archipel, au nombre de 42 842 en 2004, vivent à Socotra. La ville principale est Hadiboh avec une population estimée en 2004 à 8 545 habitants. Les autres villes sont Qulansiyah avec 3 862 habitants et Qād̨ub avec 929 habitants. Toutes les trois sont situées sur la côte Nord. Les îles d'Abd al Kuri et de Samhah ont une population de quelques centaines d'habitants, Darsah et les autres îles sont inhabitées.
La population est d'origine somalienne et yéménite, de religion musulmane sunnite et parle le soqotri, une langue non écrite, qui fait partie de la famille des langues sémitiques.
Les activités principales sont la pêche et l'élevage de bovins et de chèvres. Le climat ne permet que la culture de dattes, d'aromates et d'un peu de tabac. Les principaux produits commerciaux sont le ghi, du beurre clarifié, l'aloès et l'encens. Récemment, le tourisme a pris de l'importance.
Le climat y est tropical désertique et semi-aride avec deux moussons de mai à septembre et de novembre à mars. Les précipitations se concentrent sur les reliefs.
L'espèce emblématique est le dragonnier de Socotra, un arbre en forme de parasol dont la sève est utilisée comme colorant appelé sang-dragon.
Arbres dragon archipel SOCOTRA Yémen
L'archipel de Socotra est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2008 en raison de ses écosystèmes, de sa biodiversité, et de la présence de quelque 700 espèces uniques au monde.
Socotra est à 100 km des côtes somaliennes contre 350 km du Yémen. Elle est revendiquée par la Somalie du fait de son histoire, distance et population.
Même par un vent de force 8 et des creux de vagues impressionnants, le Bougainville ne bouge pas vraiment. Il ondule un peu. À l'intérieur aucun objet n'est déplacé, l'ascenseur fonctionne normalement. C'est impossible d'avoir le mal de mer sur cet énorme bâtiment.
La conséquence de cette ondulation accentue les mouvements des conteneurs. Sur les ponts ce sont des grondements et des craquements qui suivent le mouvement des vagues.
Quand je sors pour ma promenade habituelle, le capitaine Thibaut me recommande la prudence. Je pars de tribord vers le pont arrière en luttant contre le vent. En voulant monter sur la coursive la plus haute, je suis arrêtée par une violente bourrasque qui m'arrache mon casque et mes lunettes de soleil. J'attends quelques secondes avant de descendre en marche arrière. Je veux récupérer mes outils mais surtout je sais qu'il ne faut pas que j'insiste pour aller plus haut.
Revenue sur la plateforme, en haut des marches pour descendre sur le pont, je me cramponne aux rambardes métalliques. Je sens sous mes doigts comme des grains de sable. Je mets quelques secondes à réaliser que c'est du sel. Il y en a partout sur le sol. La chaleur conjuguée au vent, provoque ce phénomène instantané.
Pour traverser ce grand espace du pont arrière, je me sers prudemment des enrouleurs comme pare-vent pour progresser vers bâbord.
Le spectacle est magnifique comme toujours quand la mer se déchaîne. Arrivée près des escaliers à bâbord, le vent me refoule impitoyablement. Les paquets d'eau de mer atteignent le pont.
Avec une température à 28 degrés je pourrais regarder ce spectacle pendant des heures. Le bruit assourdissant des conteneurs me fait fuir.
Je repars par tribord. Têtue, je tente le pont avant. Inapprochable, je suis ballotée de droite à gauche. Je finis par trouver un renfoncement un peu abrité du vent et du bruit.
Enfin il m'est possible d'admirer les vagues en écoutant Christine and the Queens et Adele, histoire de me reconnecter avec mes petits-enfants par-delà les océans mais aussi parce que j'apprécie leurs voix et leurs musiques..
Je rentre couverte de grains de sel. Mes cheveux sont pitoyables. De mon précédent voyage j'ai retenu que les produits indispensables à emporter dans ce genre de voyage sont des masques maxi hydratants pour les cheveux.
C'est la contrainte pour ne pas se retrouver avec de la paille ingérable sur la tête. Je sais, on peut aussi se raser la tête mais ce n'est pas une option pour moi. Visiblement ce n'est pas, non plus, celle choisie par l'équipage. Nos chevelures deviennent de plus en plus volumineuses. Peu d'audacieux utilisent les services du philippin-coiffeur. Le plus autonome est sans conteste Bastien qui se coupe les cheveux tout seul !
Je passe le reste de la journée en passerelle, la tempête y est moins spectaculaire mais on n'y entend pas le bruit des conteneurs.
Comme hier, les écrans radars sont vides, aucun mouvement de bateau n'est signalé. Le commandant m'explique que dans les circonstances actuelles de navigation les instruments permettent de détecter des navires jusqu'à 300 kms de distance. C'est dire que nous ne risquons pas une collusion, l'officier de quart est relax.
Pendant ces quelques jours de pleine mer sur une route peu fréquentée, la vie à bord s'organise autour des tâches à accomplir qui ne peuvent pas être réalisées dans le tourbillon des escales. Alternances indispensables pour le bon fonctionnement du navire et surtout de l'équipage.
/image%2F0973211%2F20160826%2Fob_117cff_p1190405.JPG)
/image%2F0973211%2F20160825%2Fob_a3a475_depart-southampton-3.JPG)
/image%2F0973211%2F20160825%2Fob_772350_carte-meteo-29-juin-southampton.jpg)
/image%2F0973211%2F20160825%2Fob_9e14b1_a-3-carte-meteo-28-juin-2016.jpg)
/image%2F0973211%2F20160826%2Fob_117cff_p1190405.JPG)
/image%2F0973211%2F20160825%2Fob_a3a475_depart-southampton-3.JPG)
/image%2F0973211%2F20160825%2Fob_772350_carte-meteo-29-juin-southampton.jpg)
/image%2F0973211%2F20160825%2Fob_9e14b1_a-3-carte-meteo-28-juin-2016.jpg)
/image%2F0973211%2F20160630%2Fob_f9b6a8_carte-meteo-27-juin-2016.jpg)
/image%2F0973211%2F20160629%2Fob_ffc9d5_carte-meteo-26-juin-2016-det.JPG)