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voyages-madeleine-guillou

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voyager en cargo autour du monde

Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde

 

Passerelle à 6 h 45, le soleil est levé. J'arrive avant Numériano et Willy. Il fait déjà 27 degrés. La journée devrait être belle.

Après-midi idéal pour être en paréo et lire dans un transat. La vie est douce. Seulement on est en pleine mer et le temps change brusquement, la pluie se met à tomber. Naïvement je pense que c'est un nuage mais non c'est un déluge. Le temps que j'aille à la piscine et le soleil reparait. Pluie et soleil comme en Bretagne, dans le Pacifique sud on pourrait espérer mieux ! Je me replie dans le salon pour lire. Je commence "La Vénus d'Ille" de Prosper Mérimée. Encore un auteur classique que je n'ai jamais lu. Le style est excellent, on verra l'intérêt du texte.

 

Vers 18 h 30 passerelle. Le temps est complètement bouché. Sur le radar on voit distinctement les orages qui éclatent un peu partout dans le Pacifique. Total changement par rapport à hier soir, je ne reverrais sans doute jamais la lune rouge.

 

À la fin du dîner j'apprends que le barbecue de milieu de parcours dans le Pacifique est prévu samedi soir. Ce ne sera pas le passage de la ligne car il aura lieu approximativement lundi.

 

Je m'installe sur le pont pour mon rendez-vous avec la lune. Elle est blanche et la mer de nouveau J'aime la pleine lune. Sous ce ciel qui change de lumière à chaque masse nuageuse passant devant le disque, avec la mer qui défile devant mes yeux, bercée par le roulis, il est facile de se recueillir et de rejoindre en pensée ceux qu'on aime et ceux qu'on a aimé vivants ou disparus. Ces soirées font partie des meilleurs moments de ce voyage

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Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde

 

Journée agréable avec les bornes que sont les heures du matin et de la fin de l'après-midi sur la passerelle. Heureusement qu'elles existent car le reste du temps les contacts humains sont fortement limités. Cet isolement, relatif, ne me gêne pas c'est aussi ce que je souhaitais en venant sur ce navire.

 

Sur la passerelle, il se passe toujours quelque chose. Ce soir, il est 18 h 15, je suis en train de regarder notre position sur la carte marine quand Vasile m'appelle en me montrant la mer. C'est incroyable. Un énorme disque orange sort de l'eau. C'est la pleine lune. Les nuages autour sont couleur de feu. L'espace de quelques secondes je me demande si ce n'est pas le soleil qui se trompe d'heure et d'endroit. C'est très troublant. Devant ma stupéfaction Vasile me dit que la première fois que les officiers débutants voient ce phénomène, ils sont également désorientés, comme moi. C'est très beau. Le disque monte tout doucement à l'horizon, la mer n'est pas argentée mais dorée et il est impossible de la quitter des yeux. Comment s'ennuyer en mer ?

 

Je dine rapidement, pour m'installer sur le pont extérieur à tribord. Je regarde cette lune sagement redevenue blanche dans un ciel rempli d'étoiles. J'écoute André Dussolier me lire le livre de Proust "Sur la lecture". Dussolier pourrait me lire le bottin téléphonique je l'écouterais avec plaisir ! Proust c'est mieux. Le texte est effectivement très beau. Seulement mon esprit dérive, les références littéraires sont foisonnantes, il faudra que je l'écoute plusieurs fois pour assimiler toutes les finesses de ce texte car je m'endors sur le pont, bercée par cette belle voix.

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Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde

Ce changement d'heure me perturbe vraiment et il perturbe encore plus mon Iphone, toujours sur le fuseau d'Auckland il affiche le 4 juin. Mon horloge biologique n'arrive pas à suivre.

La mer est très calme, il pleut et il fait 23 degrés. Il semble bien que nous avons laissé derrière nous le gros de la tempête. Dès ce matin la piscine a été remplie, promesse tenue.

 

Avec l'accalmie, je vais pouvoir m'occuper de mon intendance. Depuis quelques jours il n'était pas question de laver et repasser.

 

Après l'effort, une grande sieste sur le pont me remet de toutes les fatigues accumulées pendant ces jours troublés. C'est dimanche et je ne suis pas la seule à me reposer, le bateau va avoir quelques heures de léthargie. Personne ne cogne sur les ponts !

 

Les messages que je reçois me rappellent tendrement que c'est la fête des mères en France. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la distance ne change en rien les sentiments. Au contraire elle les exacerbe. Mes fils ne me disent jamais des choses aussi gentilles verbalement que par écrit. Partir dans des endroits ou le téléphone est absent permet de redécouvrir la profonde richesse de l'écrit. Le plus agréable étant de pouvoir lire et relire les textes.

 

Je profite de la piscine. Je commençais à me sentir aussi rouillée que les ponts avant leur nettoyage !

 

Un Oscar a été décerné à Cannes à un réalisateur et à des acteurs roumains. Le capitaine me montre la dépêche. J'irai voir le film en pensant à mes amis roumains.

 

Pour ce soir je revois avec plaisir le film "Séraphine" avec cette admirable actrice qu'est Yolande Moreau.

 

PS : Précision orthographique j'ai écrit de trois façons le nom des contenants que nous transportons. En français cela s'écrit "conteneurs" ou comme en anglais "containers". Ces deux orthographes sont correctes, ce qui ne l'est pas c'est mon invention du mot "containeurs", confusion due à la prononciation ! Mille excuses, je ferais mieux de faire comme le commandant en les appelants simplement des "boîtes".

 

 

 

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Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde

Réveil à 6 h, la nuit a encore été mouvementée et inconsciemment on reste contracté pour ne pas glisser, ce qui n'est pas la meilleure façon de se reposer !

 

Le soleil très blanc commence à monter. Je suis sur la passerelle à 7 h, j'aperçois Numériano , le fitter, qui s'éloigne par les escaliers extérieurs faire son tour matinal du bateau pour traquer les anomalies éventuelles.

Le café de Vasile me remet d'aplomb. La mer est un peu calmée, le vent est tombé, il fait déjà 21 degrés. Nous allons vers la chaleur sinon vers le beau temps.

Cette accalmie est de courte durée. En 10 minutes la mer se fâche de nouveau. Les crêtes blanches refont leur apparition et le bateau commence à rouler fortement. Les prévisions du commandant vont sans doute se vérifier. Mauvaise mer pour la journée, mais le soleil sera présent.

 

Pour me donner le moral, et si la mer le veut bien, Vasile m'annonce que la piscine sera remise en eau demain, l'eau de mer est à bonne température environ 24 degrés. C'est une bonne nouvelle car l'inaction physique est la seule chose difficile à supporter à bord. Marcher sur le pont ne suffit pas et décidément la salle de gym ne m'attire pas !

 

J'écris en écoutant Nolwenn Leroy. J'aime sa voix ainsi que le texte de certaines de ses chansons.

"Qui voit Ouessant voit son sang

Qui voit Molène oublie sa peine

Qui voit Sein n'a plus peur

Du lendemain"

 

Et cette jolie phrase "Qu'elle est belle ma Bretagne quand elle pleut !"

 

Le changement d'heure régulier exige d'adapter les repas. Il m'est impossible de manger du bœuf mijoté avec une sauce sucré à 18 h ! même à une autre heure c'est difficile ! Je préviens Bernard, le cook, que le soir je ne mangerais plus qu'une salade et un fruit. Je ne veux pas le vexer mais à l'impossible nulle n'est tenue !

 

Dans les cabines il fait très chaud, heureusement l'eau pour prendre des douches n'est pas rationnée !

 

 

 

 

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Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde

La tempête ne faiblit pas. Les actes de la vie quotidienne sont tous plus moins difficiles. Se faire un shampoing est périlleux.

Je ne dors pas beaucoup et je vais sur la passerelle à 7 h partager le café du capitaine qui prend son quart à 4 h du matin. Il y a du monde sur la passerelle, Numériano, le fitter et Willy le bosco viennent chercher le planning des travaux à effectuer dans la journée. Ce planning est préparé tous les jours par le capitaine.

Le soleil monte, il est billant et très blanc sur une mer remplie de hautes crêtes, blanches elles aussi. Impossible de vraiment décrire, c'est magnifique et impressionnant. Merveilleux début de journée dans ce fauteuil confortable avec un café et de la musique, perchée au-dessus de la mer.

 

Matinée consacrée à mettre en ordre mes vidéos. J'ai fait à peu près 2500 photos et films depuis mon départ ! il ne faut pas que je me laisse débordée par le classement.

 

Les grands travaux d'entretien battent leur plein sur le bateau. Pour tenir compte de la mauvaise mer, les marins font des tâches qui ne sont pas dangereuses. C'est le décapage et le grattage des tâches de rouille sur les rambardes. Il y a des éclats de peintures un peu partout et les ponts extérieurs sont difficiles d'accès. Le navire est grand, je trouve un espace déjà ou pas encore nettoyé, pour me poser avec mon livre.

 

Devant moi un magnifique arc en ciel apparaît, c'est toujours beau mais sur déployée sur une telle surface c'est à couper le souffle. J'ai toujours mon appareil photo avec moi, comme il dure très longtemps, je prends mon temps pour le mitrailler. Quand il s'estompe, l'air est plein de couleurs qui se fondent dans la mer. Je reste longtemps à regarder la mer, un bel oiseau, grosse mouette, albatros, goéland, je suis incapable de l'identifier et j'en ai honte, tourne en guettant les poissons volants qui font des bonds prodigieux. Le vrai nom des poissons volants est exocet, eh oui ce sont les missiles qui ont pris leur nom !

Ça bouge tellement que et je suis obligée de caler mes pieds sur la rambarde pour ne pas glisser. La pluie me chasse du pont. Pas de coucher de soleil, le ciel est très gris. Je monte à la passerelle vers 17 h 45. Il y a du monde dans mon fauteuil ! en fait c'est le propriétaire légitime du fauteuil qui l'occupe.

Occasion d'échanger avec le commandant et le capitaine. Je l'ai déjà dit mais j'ai vraiment de la chance que les officiers roumains parlent français. Grâce à cela je peux vraiment apprendre à les connaitre et ils répondent très gentiment aux dizaines de questions que je leur pose sur leurs métiers, sur leurs vies, sur ce voyage.

 

La mer est tellement forte qu'ils sont obligés d'ajuster le cap. Le commandant me dit que nous aurons une mauvaise journée demain, le temps devrait s'améliorer lundi. Nous devrions arriver à Savannah vers 19 h, sortie possible vers 20 h 30. À part le supermarché Wallmart avec les marins je ne ferai pas grand-chose, heureusement qu'à l'aller nous avions eu une journée d'escale à cet endroit. Nous partirons le lendemain vers 7 h.

Pour Philadelphie cela ne s'annonce pas mieux, ça m'ennuie davantage, j'aurais aimé passer quelques heures dans cette ville.

Tout peut changer avant le 20 juin date approximative de notre arrivée à Savannah. Je commence à devenir philosophe, une fois de plus je ne fais pas une croisière avec excursion mais un voyage en bateau autour du monde.

 

C'est la pleine lune et la passerelle est baignée de lumière blanche. La mer à une surface de la couleur et de la consistance du mercure. C'est étrange.

 

 

 

 

 

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