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voyages-madeleine-guillou

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voyager en cargo autour du monde

Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde
6 h 45 passerelle. Je trouve le capitaine de très bonne humeur, il vient de voir le plus beau lever de soleil de sa vie ! Le temps qu'il se décide pour me prévenir et me réveiller c'était trop tard. Je ne serai pas arrivée assez vite. Le soleil se lève vers 5 h 30, demain matin je serai sur la passerelle en espérant que le temps sera le même. J'ai appris pendant ce voyage qu'on ne vit jamais deux fois les mêmes lumières, je le savais, mais ici on peut le constater plusieurs fois par jour.
 
Le commandant me dit que le passage du canal est réservé pour le 19 juin ! Ce n'est évidemment pas une bonne nouvelle. À partir du 17 juin nous devrons nous tenir prêt, en permanence, à quitter le mouillage, au cas où il y aurait une défection d'un autre navire du même tonnage dont nous pourrions prendre la place. Il veut rester optimiste mais la situation se dégrade quand même.
 
Il fait moins chaud, aux alentours de 30 degrés, mais il est 7 h du matin. La clim fonctionne bien et à l'intérieur il fait vraiment très bon. Notre cuisinier ne sort pas beaucoup de sa cuisine et je pense qu'il devrait le faire avent d'établir ses menus. Ce midi il nous a fait de la soupe et du ragoût de porc avec des morceaux de saucisses anglaises ou de Strasbourg, comme on veut, accompagné de riz et de haricots blancs. Avec 35 degrés dehors c'est l'idéal. Je ne pense pas être difficile mais là c'est trop. Je prends un peu de salade et une pomme. Après ce voyage il y a deux aliments que je vais éviter pendant quelque temps : le poulet et les pommes !
 
Après-midi à lire sur la coursive dans un environnement moite. Il ne faut pas trop bouger ! les marins repeignent le bateau de sauvetage qui se trouve sur le pont juste en-dessous du mien. Les effluves de peintures saturent l'atmosphère. Ils sont trop étonnants avec leurs combinaisons, leurs foulards blancs enserrant leurs têtes et leurs visages, avec les casques par-dessus. Ils sont en équilibre très instables, mais c'est moins dangereux qu'en pleine mer, au moins le bateau ne bouge pas. Ils doivent crever de chaud sous les combinaisons !
 
16 h, maillot, serviette et … pas d'eau dans la piscine. Là je me sens frustrée. Je remonte pour prendre une douche froide. L'eau est bouillante ! zen, il faut rester zen…le marin qui a vidé et nettoyé la piscine a oublié de revenir la remplir et l'eau qui vient des machines, par moment n'est QUE chaude !
 
Un superbe coucher de soleil me console de tout. Nous le regardons peindre en rose toute l'immense étendue de mer couverte de navires qui commencent à mettre leurs lumières de veille. Nous admirons, un feu d'artifice tiré sur l'île de Taboga qui est proche du navire.
 
Après dîner je vais rejoindre les marins pêcheurs. Il commence à pleuvoir mais il fait bon. Numériano remonte un poisson plat. Il est vraiment tout petit ce poisson. Il me fait de la peine en train de frétiller sur le pont en cherchant de l'oxygène, je le remettrai bien à l'eau mais je ne vais pas me mettre tous les marins à dos ! En tout cas je n'imagine pas manger cette pêche.
La chaleur est oppressante et la pluie est tiède

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Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde

6 h 30 sur la passerelle. Le soleil est superbe. Le commandant est là ainsi que Léo la vigie. Je sais maintenant que cela signifie l'approche soit d'un port, soit d'un mouillage.

Nous longeons la côte de Panama, plusieurs navires mouillent au loin. Notre solitude au milieu de l'océan est terminée. Quand on aura franchi les écluses ce sera l'Atlantique et le retour. Je vais infiniment regretter la grande mer du Pacifique avec ses caprices et sa beauté.

Dans une autre vie je pourrais devenir vigie. Depuis tant de jours passés devant l'immensité de la mer, j'ai aiguisé ma vision et ce matin j'ai repéré un bateau quelques secondes avant qu'il n'apparaisse sur le radar. Petit plaisir de constater une fois de plus que les machines ne font pas tout.

 

Les grands oiseaux ont dormi à la proue du navire, ce matin d'autres oiseaux les rejoignent. Les pélicans arrivent en rangs serrés.

 

Problème domestique, nous allons être en rupture de café ! Sur une passerelle ne pas avoir de café peut préparer une mutinerie ! Il sera peut-être possible d'en obtenir à Manzanillo mais ce n'est pas du tout certain.

Nous avons du réseau, mon iphone a trouvé le fuseau de Panama. Les oiseaux sont concurrencés par les machines pour annoncer la terre !

 

Nous avons réduit notre vitesse et je vais sur la coursive extérieure m'installer dans un transat à bâbord pour suivre aux jumelles notre entrée dans l'archipel de Panama. Il y a beaucoup d'îles, de bateaux de pêcheurs. Il fait beau avec nuages et soleil. La température monte très vite.

Déjeuner rapide pour reprendre mon poste d'observation. Les immeubles de la ville de Panama apparaissent au loin et je monte sur la passerelle. La brume de chaleur est importante et forme un écran sur le paysage.

Il est environ 13 h 30 quand les manœuvres commencent. Le commandant, le capitaine, Léo la vigie, Ronald le barreur, Ronaldo le 2ème officier de pont sont présents. Pas simple de se positionner dans la place de mouillage qui nous est affectée. Les ordres arrivent du poste de contrôle du port de Flamenco.

Les deux ancres sont descendues et vers 15 h, le moteur s'arrête. Une cinquantaine de bateaux de tonnages variés nous entourent. Il fait 37 degrés à l'extérieur, la clim est à fond sur la passerelle.

Nous sommes loin de la ville, dans l'axe de la baie de Balboa, nous voyons le pont sous lequel nous passerons pour aller vers Miraflores. Des remorqueurs aident à stabiliser le bateau, ils vont rester jusqu'à 19 h.

Le capitaine me donne les dernières nouvelles. Ce ne sont pas deux jours mais 3 jours de mouillage qui sont maintenant prévus. Nous resterons dans la baie jusqu'au 18 juin. Le décor dans lequel nous allons vivre pendant ce temps-là est fait d'îles et de navires.

 

De la coursive extérieure ou je lis, j'ai l'impression d'être dans un hôtel au bord de la mer. Ce n'est pas parce qu'un navire est au mouillage que les quarts n'existent pas. Je ne change pas mes habitudes et je vais tenir compagnie au capitaine. Il est évident que la surveillance n'est pas la même. C'est beaucoup moins agréable qu'en mer. La liaison avec le port est permanente et l'on entend tous les ordres donnés à tous les navires, qui entrent, qui sortent ou qui sont au mouillage dans la baie. Le règlement au mouillage exige qu'elle reste ouverte en permanence. C'est tuant ! Évidemment pas question de mettre de la musique. Il faut également surveiller les alentours du navire, les éclairages.

Autour de nous certains navires ont une ou deux lumières rouges en haut des mâts au-dessus du château. Cela signifie que le navire transporte des produits explosifs. Nous en transportons aussi, et du pont extérieur, je peux voir cette lumière rouge au-dessus de nous. Il faut préciser que la peinture est considérée comme un chargement explosif car inflammable ! Pas de panique, ce n'est pas forcément de la poudre ou du pétrole.

 

Qui dit "mouillage" dit "pêche" sur le pont arrière de manœuvre. Plaisir par excellence pour tout l'équipage, officiers inclus. Je vais les rejoindre.

Un gros projecteur est descendu le long de la coque, au ras de l'eau. Ensuite ils déroulent un long fil de pêche souple terminé par un plomb, avec des appats sur les crochets qui garnissent la partie basse du fil. Je ne vais pas à la pêche donc les termes que j'utilise ne sont peut-être pas les bons, mais c'est une description ! Pas de canne, le fil est enroulé soit sur une bouteille en plastique qui est calée sur le pont soit sur une bobine. Le jeu consiste à bouger le fil, c'est tout !

On voit les poissons glisser le long de la coque. Il y en a moins qu'au milieu du Pacifique pendant le sauvetage mais il y en a beaucoup. La houle est forte, Ramir change le projecteur de place.

C'est trop long pour moi, je fais le tour du navire pour voir la baie de Panama illuminée, je repasse voir les pêcheurs. Toujours rien. Pour moi il est l'heure de dormir !

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Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde

7h sur la passerelle, en retard pour le lever du soleil. Pas grave, le temps est à la pluie. Nous serons à Panama demain soir, la date du passage du canal n'est pas encore fixée. J'espère que ce ne sera pas la nuit !

Le planning des rotations de poste a été envoyé par la compagnie. Le commandant et le chef doivent quitter l'Utrillo à Rotterdam et le capitaine à Dunkerque. Ils vont tous me laisser tomber avant le Havre. Heureusement je n'aurai que très peu de temps avec les nouveaux officiers. Je souhaite qu'ils parlent français !

 

Des grands oiseaux tournent autour du navire. La côte Colombienne est proche. Il pleut toute la journée, je peux quand même lire sur le pont extérieur et aller à la piscine.

Dans la soirée, le temps se lève. Les grands oiseaux sont perchés sur l'échelle de vigie de la proue. Ils vont dormir là ! Loin des côtes ils trouvent refuge sur les navires Je ne sais toujours pas leur nom.

 

Au dîner le commandant m'apprend que nous allons rester au mouillage jusqu'au 17 juin c'est-à-dire pendant 2 jours. Il semble redouter que ce ne soit davantage.

 

Je regarde le film GHOST. Il tombe à pic dans le thème de mes réflexions actuelles. C'est l'histoire d'une frégate anglaise en 1808 qui poursuit un corsaire français de Plymouth au Cap Horn en passant par les Galapagos. Qui dit mieux ? Je ne sais pas ou j'ai copié ce film. Le thème ne me passionne pas mais la reconstitution des frégates et des conditions de vie des marins de cette époque est très réaliste, les américains savent et ont les moyens pour filmer les épopées.

 

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Publié dans : #Demi-tour du monde

Il fait gris. Une lumière brille au loin, un bateau de pêche. Je rate un passage de dauphin, il faudrait dormir sur la passerelle ! il y en aura d'autres. 27 degrés, le temps est humide et lourd. La mer se couvre de nuages de plus en plus foncés. Il pleut au loin. La vigie nettoie les vitres de la passerelle au jet d'eau. Vie quotidienne du navire.

 

Nous sommes au nord de l'archipel des Galapagos. Ces îles sont protégées. Elles contiennent une faune et une flore fragiles et uniques. Les règles maritimes sont très strictes autour de ces îles. On passe au large, on ne les apercevra même pas. Je ne les vois que sur les cartes marines.

 

Je remonte par le pont F pour voir mes messages et lire la revue de presse en anglais des nouvelles internationales. Cette fois la politique française a droit à quelques lignes, avec l'annonce du succès de la gauche aux législatives. L'article insiste beaucoup sur la montée de l'extrême-droite en France.

Il y a aussi quelques lignes sur la mort de soldats français tués en Afghanistan. Il faut arrêter ce massacre !

 

La peinture est sèche sur les ponts mais maintenant il fait un temps abominable, la pluie et le brouillard nous environnent. Bof, cela va donner le temps à mes coups de soleil de se transformer en bronzage !

 

La fin de journée sur la passerelle me donne le plaisir de voir sauter quelques dauphins.

 

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Publié dans : #Demi-tour du monde

Reprise de la vie normale. J'arrive tard sur la passerelle, j'ai à peine poussé la lourde porte que Vasile m'apostrophe "Dépêche-toi nous changeons d'hémisphère dans quelques minutes". Je redescends en courant pour prendre mon appareil photo. Je remonte et je m'installe devant "mon radar" pour voir et filmer le basculement. Presque tout de suite, à 7 h 35 nous passons la ligne du Sud au Nord. Nous ne sommes plus dans la partie australe du globe mais dans la partie boréale.

 

Je viens de terminer le livre Voyage autour du monde de Louis Antoine de Bougainville sur la frégate La boudeuse. Il est parti de Nantes le 5 novembre 1766. Départ raté, des problèmes techniques l'oblige à terminer l'armement du navire en descendant de Paimbeuf à Mindin. Il est rejoint par deux frégates espagnoles la Esmeralda et la Liebre "dont le commandant était chargé de recevoir les îles Malouines au nom de Sa Majesté Catholique". La France cédait les Malouines à l'Espagne. De Bougainville est chargé de la passation par Louis XV. Marchandages politiques qui ne faisaient que commencer pour les Malouines ! Le 15 novembre les frégates partent à Brest d'où elles appareillent le 5 décembre pour les Malouines. Elles y arrivent le 1er avril. La boudeuse y attend la "flûte" l'Étoile qui est son navire de ravitaillement. Elles feront ensemble le long voyage d'exploration.

En avril 1769, deux ans et quatre mois après son départ de Nantes, La boudeuse est de retour. De Bougainville raconte son périple et note avec précision les nombreux passages de la ligne qu'il a effectués pendant ce tour du monde.

C'est un petit livre qu'on pourrait lire en classe avec une mappemonde en support. Quoi de plus merveilleux que de raconter cette épopée des premiers grands navigateurs à des enfants d'une dizaine d'années encore capable de vraiment rêver.

 

Tous les ponts on été repeints et sont inaccessibles. Je me réfugie à la proue pour lire tout l'après-midi. Avec le vent, je ne me méfie pas assez du soleil et le soir je constate les dégâts sur ma peau !

 

 

 

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