Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
voyages-madeleine-guillou

voyages-madeleine-guillou

voyager en cargo autour du monde

Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde

6 h 30 sur la passerelle. Le soleil est superbe. Le commandant est là ainsi que Léo la vigie. Je sais maintenant que cela signifie l'approche soit d'un port, soit d'un mouillage.

Nous longeons la côte de Panama, plusieurs navires mouillent au loin. Notre solitude au milieu de l'océan est terminée. Quand on aura franchi les écluses ce sera l'Atlantique et le retour. Je vais infiniment regretter la grande mer du Pacifique avec ses caprices et sa beauté.

Dans une autre vie je pourrais devenir vigie. Depuis tant de jours passés devant l'immensité de la mer, j'ai aiguisé ma vision et ce matin j'ai repéré un bateau quelques secondes avant qu'il n'apparaisse sur le radar. Petit plaisir de constater une fois de plus que les machines ne font pas tout.

 

Les grands oiseaux ont dormi à la proue du navire, ce matin d'autres oiseaux les rejoignent. Les pélicans arrivent en rangs serrés.

 

Problème domestique, nous allons être en rupture de café ! Sur une passerelle ne pas avoir de café peut préparer une mutinerie ! Il sera peut-être possible d'en obtenir à Manzanillo mais ce n'est pas du tout certain.

Nous avons du réseau, mon iphone a trouvé le fuseau de Panama. Les oiseaux sont concurrencés par les machines pour annoncer la terre !

 

Nous avons réduit notre vitesse et je vais sur la coursive extérieure m'installer dans un transat à bâbord pour suivre aux jumelles notre entrée dans l'archipel de Panama. Il y a beaucoup d'îles, de bateaux de pêcheurs. Il fait beau avec nuages et soleil. La température monte très vite.

Déjeuner rapide pour reprendre mon poste d'observation. Les immeubles de la ville de Panama apparaissent au loin et je monte sur la passerelle. La brume de chaleur est importante et forme un écran sur le paysage.

Il est environ 13 h 30 quand les manœuvres commencent. Le commandant, le capitaine, Léo la vigie, Ronald le barreur, Ronaldo le 2ème officier de pont sont présents. Pas simple de se positionner dans la place de mouillage qui nous est affectée. Les ordres arrivent du poste de contrôle du port de Flamenco.

Les deux ancres sont descendues et vers 15 h, le moteur s'arrête. Une cinquantaine de bateaux de tonnages variés nous entourent. Il fait 37 degrés à l'extérieur, la clim est à fond sur la passerelle.

Nous sommes loin de la ville, dans l'axe de la baie de Balboa, nous voyons le pont sous lequel nous passerons pour aller vers Miraflores. Des remorqueurs aident à stabiliser le bateau, ils vont rester jusqu'à 19 h.

Le capitaine me donne les dernières nouvelles. Ce ne sont pas deux jours mais 3 jours de mouillage qui sont maintenant prévus. Nous resterons dans la baie jusqu'au 18 juin. Le décor dans lequel nous allons vivre pendant ce temps-là est fait d'îles et de navires.

 

De la coursive extérieure ou je lis, j'ai l'impression d'être dans un hôtel au bord de la mer. Ce n'est pas parce qu'un navire est au mouillage que les quarts n'existent pas. Je ne change pas mes habitudes et je vais tenir compagnie au capitaine. Il est évident que la surveillance n'est pas la même. C'est beaucoup moins agréable qu'en mer. La liaison avec le port est permanente et l'on entend tous les ordres donnés à tous les navires, qui entrent, qui sortent ou qui sont au mouillage dans la baie. Le règlement au mouillage exige qu'elle reste ouverte en permanence. C'est tuant ! Évidemment pas question de mettre de la musique. Il faut également surveiller les alentours du navire, les éclairages.

Autour de nous certains navires ont une ou deux lumières rouges en haut des mâts au-dessus du château. Cela signifie que le navire transporte des produits explosifs. Nous en transportons aussi, et du pont extérieur, je peux voir cette lumière rouge au-dessus de nous. Il faut préciser que la peinture est considérée comme un chargement explosif car inflammable ! Pas de panique, ce n'est pas forcément de la poudre ou du pétrole.

 

Qui dit "mouillage" dit "pêche" sur le pont arrière de manœuvre. Plaisir par excellence pour tout l'équipage, officiers inclus. Je vais les rejoindre.

Un gros projecteur est descendu le long de la coque, au ras de l'eau. Ensuite ils déroulent un long fil de pêche souple terminé par un plomb, avec des appats sur les crochets qui garnissent la partie basse du fil. Je ne vais pas à la pêche donc les termes que j'utilise ne sont peut-être pas les bons, mais c'est une description ! Pas de canne, le fil est enroulé soit sur une bouteille en plastique qui est calée sur le pont soit sur une bobine. Le jeu consiste à bouger le fil, c'est tout !

On voit les poissons glisser le long de la coque. Il y en a moins qu'au milieu du Pacifique pendant le sauvetage mais il y en a beaucoup. La houle est forte, Ramir change le projecteur de place.

C'est trop long pour moi, je fais le tour du navire pour voir la baie de Panama illuminée, je repasse voir les pêcheurs. Toujours rien. Pour moi il est l'heure de dormir !

Commenter cet article
G
Merci pour l'info, mais nous étions dans le Pacific et nos amis philippins ne connaissent pas nos expressions locales, mais c'est promis pendant mon prochain voyage je me renseignerais sur les termes exacts.<br /> cordialement
Répondre
J
En méditerranée, plusieurs hameçons attachés en série sur une même ligne constituent une palangrotte. On dit alors qu'on pêche "à la palangrotte". Si la pêche se fait de nuit avec un projecteur, alors c'est une palangrotte au lamparo.
Répondre

Articles récents

Hébergé par Overblog