Visite des machines à 10 h. Descente au-dessous du pont A. tous d'abord on n'entre pas sans avoir un casque sur les oreilles. J'ai droit à un beau casque bleu tout neuf et le chef mécanicien Sébastien ouvre théâtralement la porte de son antre. Il a raison c'est une scène impressionnante.
Il y a 4 niveaux de ponts dont 1 niveau dessous du niveau de la mer
Rappel des dimensions du navire :
- Longueur : 196,60 m,
- Largeur : 30,20 m
- Profondeur : 16,60 m
- Hauteur de l'antenne au-dessus de la quille : 52,16 m
- Hauteur de la passerelle au-dessus de la quille : 39,75 m
- Maximum de containeurs : 2262 dont 446 réfrigérés
- Moteur : diesel de 7 cylindres, 23 000 cv
- Vitesse moyenne : 20,5 nœuds
Tout est violemment éclairé, les machines font un bruit d'enfer et pour comprendre les explications ce n'est pas très facile. Il faut choisir le bruit ou la voix de Sébastien.
Pour résumer il y a 4 grands pôles :
- le moteur de propulsion
- le générateur d'électricité
- le système de filtrage d'eau de mer. Le bateau produit assez d'eau douce pour être autonome dans ses besoins. Malgré tout pour la cuisine et les sanitaires, des réserves d'eau douce sont stockées dans des réservoirs remplis dans les ports.
- Le système de contrôle et de filtrage du fuel utilisé pour le moteur.
Au milieu des monstrueuses machineries, il y a une très grande salle insonorisée ou se tiennent en permanence l'officier électricien Adrian et le second du chef mécanicien Serguei. Il y a également un troisième mécanicien Jefferson. C'est aussi un lieu de contrôle pour le reeferman (frigoriste) Lucian
Dans cette salle il y a le double des instruments qui sont sur la passerelle. Ce qui veut dire que Sébastien peut à tout moment prendre le contrôle du navire. Il lui manquerait la vigie pour conduire le bateau mais il a le radar.
Le commandant et le chef mécanicien ont des pouvoirs identiques. Un sur la passerelle en haut et l'autre en bas aux machines. Il vaut mieux s'entendre ! sachant que le chef mécanicien pourrait arrêter le navire tout seul et que le commandant ne le peut pas.
Pour faire une mutinerie réussie il faut être copain avec le chef mécanicien !
Je ne suis pas très technique mais je trouve cette visite passionnante, tout est colossal. Malgré tout quelques personnes suffisent pour gérer l'ensemble. Il n'y a pas de quart pour les machines. Dans chaque cabine des tableaux de contrôles peuvent donner l'alerte en cas de défaillance ou d'incident.
Pas évident de vivre 3 mois enfermés dans cet endroit, les officiers mécaniciens ne sont pas très bronzés !
Lautoka à FIDJI
Nous longeons la côte des Fidji. Nous avons du réseau et je reçois la première photo de Mael..
Le pilote monte à bord en retard vers 12 h 30. Il fait un temps superbe : 31 degrés. L'approche est très lente. Il faut longer toute l'ile avant de remonter sur Lautoka à l'ouest de l'île.
Nous arrivons vers 15 h les formalités demandent 1 heure. Bonne nouvelle, nous ne repartirons que le lendemain à 20 h.
Lautoka est la deuxième plus grande ville de Fidji. Elle est à l'ouest de l'île de Vitu Levu, à 24 kilomètres au nord de Nadi, et est le deuxième port d'entrée dans les îles Fidji, après Suva. Située au cœur de Fidji c'est une région en pleine croissance. Elle a une superficie de 16 kilomètres carrés, elle avait une population de 52 220 au recensement de 2007 la plus récent à ce jour.
Lautoka est connue comme la Ville de sucre en raison de ses champs de canne à sucre qui entourent la ville. Elle a été construite pour la
Société Sugar Refining Colonial entre 1899 et 1903. Aujourd'hui la Société Sugar Mill Lautoka est le plus grand employeur de la ville. Il emploie 1300 employés. Les travailleurs viennent de l'Inde et des Iles Salomon. Les autres industries sont le fraisage du bois, la fabrication de vêtements, de bijoux, une distillerie, une brasserie, des aciéries, de la pêche, de la pisciculture, des articles ménagers, peintures, et de la construction. Peu de tourisme à cet endroit.
Le port est très près de la ville et nous n'avons pas besoin de taxi pour sortir. J'ai mes gants et je suis maintenant très à l'aise pour descendre l'échelle de coupée. Tout de suite nous apprenons le mot magique "BULA" qui veut dire bonjour. Ils le disent deux fois à suivre ce qui donne "bula, bula". Cela me fait irrésistiblement penser au cri du marsupilami !
Gaillardement, toujours avec Claude, nous avons traversé les quais salués par de sympathiques dockers. Passer le poste de garde n'est qu'une formalité, ils ne peuvent pas rater les deux seuls passagers de l'Utrillo. Ils nous ont tous repéré. Cela évite de montrer badges ou papiers. Le sourire des habitants va se retrouver partout ou nous irons.
Nous marchons 15 minutes dans la poussière soulevées par des bus et des voitures qui roulent sur une route défoncée. Il fait terriblement chaud et lourd. Malgré cela les gens que nous croisons nous saluent avec un sourire. On est dans un village ! Les femmes sont très jolies et les hommes pas mal non plus. Nous arrivons à la hauteur de quelques boutiques à l'américaine. C'est-à-dire des blocs de béton sans devanture mais avec des enseignes colorées. Magasins de vêtements, de boissons, d'articles ménagers et surtout de matériels hifi, informatiques, téléphones, montres et des agences de banque. Cela tombe bien il nous faut des dollars fidjiens. À chaque pays sa monnaie ! sachant que le dollar US est accepté partout.
Les boutiques sont impeccables et tous les vendeurs en uniformes. Ils ont retenu des anglais ce goût des uniformes. C'est pratique et de plus ils ont du goût pour les vêtements, c'est colorés et bien sûr différent pour chaque endroit. La main d'œuvre ne manque pas il y a plus de vendeurs que de clients.
À 17 h toutes les boutiques sont fermées. Les habitants vont dans les stades ou se promènent sur la jetée et dans les parcs gazonnés à l'anglaise pour trouver de la fraicheur. Retour au bateau vers 18 h, il fait noir, le bateau est éclairé comme en plein jours et l'activité bat son plein mais… sans précipitation. On est dans les iles.
Nous n'avons pas le temps de prendre une douche qu'un énorme orage éclate et il va pleuvoir pendant plusieurs heures. Le travail continue mais sous les trombes d'eau c'est plutôt galère pour les marins et les dockers.