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voyages-madeleine-guillou

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voyager en cargo autour du monde

Publié le par voyages-madeleine-guillou

Pour voir le soleil se lever je me suis levée vers 5 h 30, le brouillard s'étendait sur le navire, dommage c'est raté. Les conditions pour passer le Canal se précisent. Ce sera au petit matin demain, je vais donc avoir la chance de le voir de jour.

Nous sommes au large de l'Égypte, sur la carte je vois la ville d'Alexandrie et j'ai une pensée pour Nadine dont c'était la ville natale.

Le capitaine n'a pas oublié son offre de me faire visiter un canot de sauvetage. À 14 h j'ai rendez-vous au Ship's Office. Guillaume (Lieutenant sécurité) se propose pour m'accompagner. OK ! Nous montons au pont B. Il a déjà ouvert les portes du canot pour l'aérer, ce qui est fait régulièrement.

Finalement c'est très facile de monter dans ce canot. Il est prévu pour 40 personnes… sans trop de surcharge pondérale. C'est un couloir avec des bancs des deux côtés qui se font face. Les places numérotées avec un sigle la banquette qui indique la place exacte ou on doit poser ses fesses. Il y a une sangle de sécurité par personne, une orange, une verte en alternance. Le poste de pilotage est au-dessus, semblable à une petite tourelle. Pour ça aussi, il faut également ne pas être trop imposant. De ce poste il suffit de tirer sur un câble et sur une grosse manette pour décrocher le canot et le mettre à l'eau. Auparavant les attaches de sécurité sur la coursive ont été libérées.

Canot sauvetage, intérieur, Guillaume, pilotage, MG
Canot sauvetage, intérieur, Guillaume, pilotage, MGCanot sauvetage, intérieur, Guillaume, pilotage, MG
Canot sauvetage, intérieur, Guillaume, pilotage, MGCanot sauvetage, intérieur, Guillaume, pilotage, MG

Canot sauvetage, intérieur, Guillaume, pilotage, MG

De chaque côté intérieur du canot il y a des trappes qui permettent de voir le moteur, la cuve pour le fioul, les espaces de stockages qui contiennent 240 packagings d'eau minérale, des rations alimentaires super protéinées (détestables au goût parait-il), une trousse à pharmacie. Dans un grand récipient en plastique on trouve tous les indispensables outils pour survivre. Torches, fusées de détresse et … le kit du pêcheur pour ne pas avoir à manger le moussaillon !

Détail important, dans ce récipient est prévu une grande quantité de cachets contre le mal de mer. Même les plus aguerris devront les avaler. On n'ose pas imaginer une personne malade dans un espace aussi confiné.

Des rames en bois se trouvent des deux côtés derrière les assises. Des encoches sont prévues sur le petit pont pour les utiliser.

Près de la porte du fond, une pompe pour évacuer l'eau dans le canot si par malheur elle venait à s'infiltrer. J'oubliais le dispositif, peut-être le plus ingénieux, qui permet de recueillir à l'intérieur de l'eau de pluie.

Un extincteur est évidemment accroché près à la porte latérale.

Malgré les hublots il vaut mieux ne pas être claustrophobe, une fois toutes les issues verrouillées on doit avoir un grand moment de solitude, même avec 40 personnes.

Contrairement à ce que je pensais, Guillaume m'apprend que l'on peut sauver une personne tombée dans la mer. Ce canot qui serait utilisé dans le cas d'abandon du navire est aussi prévu pour ce type de sauvetage.

Il me montre l'échelle de corde, l'ancre gonflable, le filin avec l'anneau pour mettre le bras de la personne et la remonter.

Pour l'instant tout cela n'a jamais servi, mais les exercices réels ont lieu régulièrement, le matériel est entretenu en permanence.

Eau, rations, éqipements divers, pompage, emplacements rames
Eau, rations, éqipements divers, pompage, emplacements rames
Eau, rations, éqipements divers, pompage, emplacements rames
Eau, rations, éqipements divers, pompage, emplacements rames
Eau, rations, éqipements divers, pompage, emplacements rames
Eau, rations, éqipements divers, pompage, emplacements rames

Eau, rations, éqipements divers, pompage, emplacements rames

En dernier recours il y a des radeaux. Ils sont stockés sur le pont A. Soit ils sont largués manuellement par l'équipage, soit ils le seront automatiquement si le bateau est sous l'eau…

Bougainville dispose de deux canots qui peuvent contenir chacun 40 personnes, de 4 radeaux de 20 personnes chacun, de 4 autres radeaux de 6 personnes placés à l'arrière et à l'avant du bateau. En cas d'urgence ils serviront aux personnes éloignées du château.

Le choix de la mise en œuvre de ces dispositifs sera fait en fonction des conditions de l'abandon ou du sauvetage. L'état de la mer sera un paramètre décisif.

Sur la coursive, on trouve des bouées avec des lampes insubmersibles qui s'allument automatiquement quand on les retire de leur socle.

Dans l'océan indien il y aura peut-être un exercice avec descente et remontée du canot. J'aimerai bien voir cela.

Je pense que le fabricant playmobil devrait reproduire un porte-conteneur et un canot de sauvetage, cela changerait un peu des éternels bateaux de pirates. J'achèterai tout de suite un canot mais avec tout l'attirail intérieur !

Dans la foulée, Guillaume me fait visiter "l'hospital". Il est constitué de deux pièces bien équipées. Une pièce avec une table d'examen, défibrillateur, oxygène, brancards… Le contenu de l'armoire à pharmacie doit couvrir tous les cas de maladies ou d'accidents que l'on puisse imaginer, sur un parcours somme toute assez bref, entre deux escales. On peut y pratiquer un électrocardiogramme. En cas d'urgence une liaison est établie avec l'hôpital Purpan à Toulouse pour avoir un diagnostic et des ordonnances. La deuxième pièce est une chambre avec lit, salle de bain avec douche et baignoire pour des soins en cas de brûlures. Le responsable des premiers secours est le second capitaine.

À suivre, Guillaume me montre la pièce où sont stockées les brassières de survie, puis c'est le local "pompier". La grande inquiétude à bord c'est le feu, dans cette pièce il y a un matériel prêt à parer à la moindre alerte.

Bouées extérieures, Hospital, Gilets, Radeaux, Pompiers
Bouées extérieures, Hospital, Gilets, Radeaux, Pompiers
Bouées extérieures, Hospital, Gilets, Radeaux, Pompiers
Bouées extérieures, Hospital, Gilets, Radeaux, Pompiers
Bouées extérieures, Hospital, Gilets, Radeaux, Pompiers
Bouées extérieures, Hospital, Gilets, Radeaux, Pompiers

Bouées extérieures, Hospital, Gilets, Radeaux, Pompiers

Je n'étais pas inquiète pour la sécurité à bord mais cette visite instructive me donne une idée de l'ampleur des moyens et de l'importance du travail de maintenance assuré par le lieutenant sécurité. En l'occurrence Guillaume sur cette rotation. J'apprends que c'est depuis le naufrage du Titanic que les bateaux ne se contentent plus de quelques canots mais sont équipés de vrais moyens pour sauver l'équipage en entier. Comme sur la route, après chaque accident d'autres sécurités s'ajoutent aux existantes. Le risque zéro n'existe pas, il est bon de s'en approcher.

Vers 21 h nous sommes dans la zone, près de l'entrée du Canal, ou allons mouiller (mettre le bateau à l'ancre) en attendant la formation du convoi dans la nuit. Pour que je ne rate plus une arrivée ou un départ, Guillaume a mis un papier pour l'homme de quart lui demandant de m'appeler à l'arrivée du pilote.

Le premier pilote égyptien devrait arriver vers 4 h mais rien n'est sûr. Le commandant n'a pas diné, il ne quittera pas la passerelle avant le mouillage, dormira 2 ou 3 h (peut-être) et retournera en passerelle jusqu'à l'arrivée en mer Rouge.

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Publié le par voyages-madeleine-guillou

Nous avons dépassé la côte tunisienne et nous sommes au-dessus de la Libye. Nous recevons tous les jours une newsletter par l'organisme NEWS Link dont la source est l'agence France-Presse. Une double page pour les infos générales françaises et internationales, une autre double page avec un encart économique et le reste sur le sport. Cela donne une idée des centres d'intérêts des marins vu par le service presse de la CMA-CGM.

Aujourd'hui il y a un encart sur le sauvetage de 108 personnes et la mort de 8 personnes dimanche au large de la Libye. Quand je regarde cette méditerranée qui se déroule comme un drap bleu ondulant doucement devant le Bougainville, j'ai le cœur serré en imaginant qu'elle se transforme en linceul pour tous ces humains désespérés qui la considère comme le seul moyen d'échapper à un sort forcément injuste.

Comme c'est une journée de mer, les marins repeignent les coursives et le nettoyage bat son plein. Je suis en passerelle quand Félix me demande de descendre à ma cabine. Exercice de sauvetage pour tout le monde. Je crains le pire, si je dois entrer dans la combinaison jaune cela va être sportif. Toujours aussi prévenant Félix porte le grand sac rouge dont il y a un exemplaire dans chaque cabine. Nous nous retrouvons tous sur la coursive devant l'embarcation de sauvetage. Le commandant est en passerelle pour surveiller le navire, vraiment "seul maitre à bord" ! Nous avons tous, notre sac et notre casque.

Le second capitaine Tanguy explique les procédures pour l'extérieur. Ensuite nous revenons au Ship's Office et, soulagement, c'est Vincent qui fait la démo de la combinaison. Il y a une combinaison pour un sauvetage en radeau et un gilet pour descendre dans une embarcation.

Depuis Malte nous sommes 29 personnes à bord. 28 marin + 1 passagère. Tous les marins sont très attentifs aux recommandations de Tanguy et de Guillaume (Lieutenant Sécurité).

Après l'exercice, Tanguy me propose de me faire visiter demain l'embarcation de sauvetage qui peut contenir 40 personnes. J'accepte bien volontiers. Ça va être coton de monter dans ce "suppositoire"

Le commandant m'a créé un compte sur x-change.box qui va me permettre d'accéder au web avec mon PC ou ma tablette. C'est un service payant mais tout à fait raisonnable sachant que je ne vais l'utiliser que pour mettre mon blog à jour. Ce n'est pas évident que je puisse mettre des photos, le débit est très lent. La connection se passe bien et j'ai pu publier mes textes. Cela va libérer Juliette qui me rendait gentiment ce service.

Cela me rappelle le début de l'internet dans la sphère privée. Nous achetions également un temps de connection et un débit. Dans très peu de temps l'évolution se fera aussi pour les bateaux, il y a 4 ans ils commençaient juste à avoir du courrier électronique, aujourd'hui chaque marin peut se connecter de sa cabine. Il y a des répéteurs dans toutes les coursives intérieures.

Sur ce bateau les codes vestimentaires existent et sont appliqués. Dans la journée l'équipage se change plusieurs fois. Ils ont tous une combinaison de travail bleue ou blanche siglée CMA-CGM avec des bandes réfléchissantes, les hommes du pont (quand ils sont sur le pont) sont en pantalon ou bermuda et T-shirt sobre, le soir les officiers ont des chemises blanches (sans barrettes). Le cuisinier et le steward ont des vestes blanches à boutons pendant leur service. C'est la Mar-Mar à la française et je trouve cela très plaisant surtout que cela ne les empêche pas d'être très décontractés.

Un voile de brume masque le disque orange du soleil qui tombe dans la mer dans un décor laiteux et doux.

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Publié le par voyages-madeleine-guillou

Pendant la nuit le chargement a été continuel. Ce matin il y a des conteneurs partout. Mon sabord est obstrué ainsi que la coursive du pont B. Il n'y a plus de lumière du jour.

Je vais saluer le commandant Saint Jalme qui quitte le bateau vers 11 h. Encore une rotation en juillet et ce sera une retraite qu'il souhaite vivement. Il veut regarder pousser ses radis dans son village breton et vivre toutes les saisons à terre. Sevré de mer et de bateaux ? Quand on l'entend parler de ses voyages et de ses expériences on a du mal à y croire. Bon vent commandant, j'espère que nous aurons l'occasion de nous croiser de nouveau un jour.

En passerelle les marins philippins font du grand nettoyage intérieur et extérieur. Il fait un temps magnifique. Nous avons 7 portiques géants qui s'activent autour du bateau en le remplissant méthodiquement.

À angle droit du Bougainville, à l'arrière, il y a un RORO de la CMA-CGM, le Saint Roch qui est un transport de véhicules. Il vient de livrer des dizaines de voitures qui attendent sagement dans le port d'être dispatchées sur les îles.

Je lis un peu sur la coursive du pont B et je rencontre Thomas (2ND ENGR, le second du Chef) qui m'invite à descendre au carré des officiers. Ce que je fais avec plaisir. Ensuite nous allons déjeuner. À la demande des officiers Félix met ma serviette à leur table. Ah oui, j'avais oublié ce détail, nous avons chacun une serviette et un porte-serviette. Félix est le seul maitre d'hôtel qui marque les porte-serviettes avec le grade de chaque officier. Il a bricolé une étiquette amovible et il est aussi le gardien du protocole pour le placement à table. Pour ce déjeuner, nous sommes peu nombreux et cela reste informel.

Incidemment Pierre dit que nous avons quitté Malte ! Ce fichu bateau est tellement lourd qu'on ne sent rien quand les machines se remettent en marche. J'apprends alors que l'appel que j'ai entendu à midi, que je n'avais pas compris et pas vraiment écouté, prévenait de l'appareillage. Partir avec 5 h d'avance est nouveau pour moi, j'avais plutôt l'expérience des retards. Je n'ai pas encore tous les codes mais j'apprends.

Dommage pour les marins qui devaient sortir, personne ne peut dire à quelle escale ils pourront descendre.

La sortie a duré environ 1 h 30. Quand je vais en passerelle tout est tranquille, la mer est bleue, les stores sont baissés pour éviter l'éblouissement. Le commandant est présent, détendu. Nous faisons un peu connaissance. Je sais maintenant que je suis sur le bon bateau avec le bon équipage.

Félix a préparé la grande cabine pour que je puisse m'y installer. Ce que je fais illico. Enfin j'ai de la place, plus besoin de me contorsionner pour entrer dans la salle de bain et j'ai deux placards. Le lit est un peu plus large. Pour deux personnes c'est un peu juste mais pour moi c'est parfait. Il n'y a pas de conteneurs devant mon sabord. Félix m'a apporté une bouilloire, c'est le grand luxe.

Au diner notre maitre d'hôtel favori a organisé le plan de table en me faisant une place en face du capitaine Tanguy qui est à la droite du commandant. Je me sens honorée, ils sont tous très amicaux. Ils ont déjà fait une ou plusieurs rotations ensemble et sont visiblement contents de se retrouver.

Sur la coursive du pont B on ne voit plus le ciel et il y a beaucoup de vent. Je vais lire dans ma nouvelle cabine. Je m'installe pour le long cours. Dans deux jours nous devrions être à Suez.

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Publié le par voyages-madeleine-guillou

Nous avons amarré ce matin au terminal BERZEBUGIA sur l'île de Malte. Il fait très beau. Je descends au Mess et je rencontre T. inquiet d'avoir perdu la carte mémoire de son appareil photo. Il me l'avait confié hier pour que je copie ses photos du karaoké pour Félix. Je suis certaine de lui avoir rendu sa carte au moment du diner. Malgré tout je m'inquiète aussi.

Au Mess nous cherchons Félix, il a ramassé la carte qui était restée sur la table hier soir. De nouveau le soleil brille, T. se détend et me raconte que cette nuit le commandant était en passerelle vers 2 h. Il y avait beaucoup de brouillard, l'ambiance était tendue et concentrée. Il a pu assister à toute la manœuvre. "Stop engine" (l'arrêt complet) a eu lieu aux alentours de 5 h.

L'agent portuaire a prévu un taxi vers 8 h 15 pour que nous puissions aller à Valette. C'est la capitale de Malte et T. doit y séjourner avant de reprendre un avion pour Paris lundi matin à l'aube. Nous partageons le taxi qui fixe un prix forfaitaire de 25 euros pour la course. Nous ne marchandons pas mais je pense que c'est possible de le faire. La voiture banalisée est un minibus qui a déjà beaucoup servi, le chauffeur est aimable et parle un peu français.

Au bout de 200 mètres entre les montagnes de conteneurs, je m'aperçois que je n'ai pas repris mon passeport au ship'office. Aïe, aïe ! Le chauffeur et T. ne font aucune remarque désagréable, ils auraient pu… nous faisons un demi-tour cahotant. J'appelle le bateau pour qu'un marin aille le récupérer, je me prépare stoïquement à monter les 75 marches de l'échelle. Le temps que je sorte du camion, un des marins est déjà sur le quai avec le précieux sésame. Plus gentils que les marins philippins je crois que cela n'existe pas.

Pour franchir le poste de garde à l'entrée / sortie du port tout se complique pour T. Il a un passeport japonais et une carte de résident français et cela n'est pas prévu dans leurs procédures. Après moultes discussions, nous sortons à condition que le taxi passe par le bureau de l'immigration avant de nous lâcher dans l'île. Ce que nous faisons. Finalement T. est ravi car il a un beau tampon sur son visa avec la mention de passager du BOUGAINVILLE. Je regrette de ne pas avoir été me faire "tamponner".

T. dépose ses bagages à son hôtel qui est en plein centre de Valette et nous partons à l'assaut de la ville. C'est une succession de montées et de descentes assez vertigineuses. La poussière ou plutôt un sable très fin se dépose partout, en particulier sur les voitures, on voit leurs propriétaires les nettoyer, ils doivent le faire tous les jours. Certaines voitures sont recouvertes de sable.

Avant tout il me faut trouver des cartes postales et le post office pour avoir des timbres. Un peu anachronique mais c'est un rituel qui me fait toujours plaisir. Ensuite l'Office du Tourisme pour avoir un plan et des conseils de visites.

La CO-Cathédrale ST JEAN vient en tête de liste. De l'extérieur le monument est strict mais à l'intérieur c'est une débauche de dorures envahissantes. Sa construction par l'Ordre des chevaliers de Saint Jean date de 1577. La mission des chevaliers était de protéger la religion catholique et l'Europe contre les attaques des turcs ottomans. Ils ont transformé l'île en une forteresse conforme à un Ordre militaire et dotée d'une capitale digne de ce groupe d'aristocrates issus des familles les plus importantes d'Europe.

À la construction, l'intérieur composé d'une nef, imposante avec une voute en berceau et ses deux allées divisées en chapelles latérales, était très simple. Ce sont les grands Maîtres successifs qui en ont fait un musée ostentatoire dédié à leur gloire. Je ne vois pas comment on peut se recueillir au milieu de ce musée. Pourtant il y a des offices.

On peut admirer les somptueux tableaux du Caravaggio qui inspire tant mon ami Alain. La décollation de Saint Jean Baptiste et le tableau de Saint Jérôme sont impressionnants dans ce décor.

Les chapelles sont dédiées aux huit langues de l'ordre : Allemagne, Italie, France, Provence, Anglo-Bavaroise, Auvergne, Aragon, Castille, Léon-Portugal. Rappel de la diversité des langues en Europe, cela peut faire écho à mes camarades de l'atelier Anglicismes à IK.

Nous avons déjeuné sur une jolie place près de la statue de la Reine Victoria. Je me demande si ce n'est pas la femme la plus célèbre et la plus représentée dans le monde. Ah! les anglais et les traces du Commonwealth. Avantage pour les anciens colonisateurs : les résidents d'origine britannique ne paient pas d'impôts.

Membre de l'Europe depuis le 1er mai 2004 et dans la zone euro depuis 2008, Malte est le plus petit état européen (316 km2) et le plus peuplé avec 446 547 personnes, soit 1 413 habitants au km2

Ce pays à une Présidente de la République Marie-Louise Coleiro Preca depuis 2014

Cette ville est dédiée au tourisme. Il y des vieilles pierres, des musées, des concerts en plein air, des plages et un temps agréable tout l'année. Les voyagistes proposent des séjours à des prix très attractifs. On peut obtenir un billet A/R pour Malte à moins de 100 euros. Nous avons eu l'impression que les touristes étaient en majorité français tellement il y en avait.

Après une visite au musée archéologique nous avons parcouru à pied tout le front de mer pour retrouver l'hôtel ou le taxi doit me prendre pour me ramener au Bougainville.

Valette est une ville pleine de contrastes. Les vieux immeubles ont beaucoup de charme, les appartements ont des sortes de bowwindows de toutes les couleurs. Les rues sont étroites, mystérieuses, mais pas du tout adaptées aux voitures. La plupart des immeubles sont mal entretenus. Il y a des chantiers de rénovation un peu partout surtout pour les monuments ayant un attrait touristique. On ne voit pas de misère, s'il y en a elle est tenue à l'écart de la capitale. Ce n'est pas bon pour le tourisme.

Vers 18 le taxi arrive, c'est la même compagnie mais pas le même chauffeur qu'à l'aller. Il ne parle pas français et ne sait pas où est le terminal BERSEBUGIA. Prudente je demande le prix de la course. Il appelle son chef pour se renseigner. Heureusement T. est encore avec moi pour comprendre la réponse. Ce sera 20 euros. OK.

Je quitte T. il a été un compagnon de voyage idéal. J'espère que nous nous reverrons à Paris dans quelques mois.

Le trajet pour le port dure une quinzaine de minutes. Le chauffeur a mis son GPS, c'est vraiment un débutant. Il me conduit à une porte, descend, me dit que je dois porter mon passeport aux gardes et que je dois le régler. Je ne suis pas d'accord, je veux qu'il me ramène jusqu'au Bougainville en entrant dans l'enceinte du port. Il appelle de nouveau son chef et nous remontons en voiture.

Cette fois je reconnais l'entrée et nous descendons ensemble car il lui faut un Pass. Il y a 6 gardes dans le bureau. Visiblement ils ne sont pas d'accord pour que nous entrions. Palabres, palabres… enfin ils trouvent mon nom sur une liste mais ce n'est pas suffisant pour les convaincre. Je commence à m'échauffer, je constate une fois de plus que dans les cas d'urgence je me fais comprendre en anglais. Du coup ils appellent la police du port. En cinq minutes tout est terminé. Le policier donne l'ordre de nous laisser passer. Pendant que le chauffeur récupère son Pass, je vois le chef des gardes et le policier s'engu… de bon cœur ! Vous savez le genre de dialogue "pourquoi on ne me dit rien, c'est toujours pareil etc…" J'apprendrai un peu plus tard que pour l'équipage ce poste de garde est aussi tatillon et pénible que pour les passagers..

J'arrive enfin devant mes 75 marches d'échelle de coupée. Finalement le chauffeur a été plutôt sympa, il a droit à un pourboire et moi à un sourire soulagé en retour.

Hop, hop, hop je gravis allègrement l'échelle, coup de chance j'ai mes gants, les cordages sont noirs de graisse.

Au dîner, que je prends seule à la table des passagers, je fais connaissance avec le commandant Giguet avec qui je ferai tout le voyage. On ne peut pas être plus différent physiquement que le commandant Saint Jalme et le commandant Giguet mais la chaleur du contact est la même. Mon voyage est sous de bons auspices.

Nous devons quitter Malte demain vers 17 h, une grande partie de l'équipage est descendu à terre, l'autre partie ira demain.

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Publié le par voyages-madeleine-guillou

Ce matin pas de lever de soleil, je suis descendue déjeuner à 7 h 30 après une courte nuit. J'ai retrouvé Félix en pleine forme ainsi que le commandant fidèle à son poste. Quelle santé ! Sur ce bateau les soirées karaoké ne sont pas très fréquentes, jamais vraiment programmées sauf en cas d'anniversaire. Félix et ses camarades philippins ont eu la gentillesse d'en organiser une pour T. Grâce à cette soirée je mets des noms pratiquement sur chaque visage de marin.

Ce matin, en passerelle j'ai senti que les marins commencent à s'habituer à notre présence. Pour T. cela ne va pas lui servir longtemps mais pour moi c'est important.

Impossible de me connecter sur ma messagerie, mon mot de passe ne fonctionne pas. Le commandant me le réinitialise, mais ce n'est pas mieux.

J'abandonne l'écriture pour retourner en passerelle. Nous longeons la Tunisie dont nous apercevons les côtes. Actuellement, nous sommes au-dessus de Bizerte ensuite nous longerons Tunis. J'ai une pensée affectueuse pour tous mes amis français qui sont nés et qui ont grandis en Tunisie. Leur attachement à ce pays est profond et fidèle.

Je fais une nouvelle tentative de connection sur ma messagerie, après quelques essais je comprends que le clavier azerty fonctionne en qwerty. Je le bascule, j'arrive à entrer mon mot de passe mais pour écrire des courriels je me retrouve de nouveau en qwerty !

J'ai déjà eu ce genre de problème, je finis par comprendre que le paramétrage pour le réseau est en qwerty mais en utilisation locale je suis en azerty. Ces péripéties n'intéressent pas grand-monde mais je les relate pour tous ceux qui galèrent avec leur informatique et qui vont se réjouir que cela m'arrive aussi !

Le menu du déjeuner est tout simplement un cauchemar pour un nutritionniste et un rêve pour tous les insatiables qui n'ont pas de cholestérol. Jugez-en :

  • Entrée : fish and ships (énorme poisson pané avec des frites)
  • Goulash avec purée de pomme de terre
  • Crêpes avec nutella ou confiture ou…

Le tout certainement délicieux mais après l'entrée j'ai déclaré forfait en goûtant quand même une crêpe bien calorique à la fin du repas. Félix est une vraie mère poule et si on ne mange pas cela le désole.

Je ne tiendrai pas 2 mois et demi à ce régime, car c'est le même principe le soir. Le pire c'est que cela convient très bien à tout l'équipage. T. apprécie mais il cale de temps en temps. Il peut se lâcher, il n'a pas de surcharge pondérale et la semaine prochaine il reprendra une alimentation raisonnable.

Personne ne sait à quelle heure les pilotes montent à bord et à quelle heure nous somme supposés amarrer à Malte. Ce sera entre 1 h et 4 h demain matin. T. veut absolument y assister. Je le comprends mais je décide de déclarer forfait pour être en forme pour l'escale.

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