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voyages-madeleine-guillou

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voyager en cargo autour du monde

Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde

 

Je me suis endormie tard pour la première fois depuis mon départ et je traîne jusqu'à 7 h avant de me lever. Je retrouve mes australiens en pleine forme à la salle à manger, Philip attend ses œufs...

 

Je m'installe dans la salle pour graver mes photos et mes films pour le DVD que je veux envoyer pour le blog. À 10 h le capitaine arrive et je sens l'embrouille, il ne vient jamais dans la salle des passagers. Il m'annonce que le bateau s'arrête et que nous n'arriverons à Napier qu'aux environs de 19 h. ce qui est beaucoup trop tard pour descendre faire du shopping. Il ne sait évidemment pas à quelle heure nous repartirons demain.

 

Pour améliorer mon moral je découvre que le PC de campagne que m'a offert mon très cher fils ainé, ne grave pas les DVD ! eh bien je vais faire plusieurs CD de photos et quand tout sera calme je demanderai à l'un des officiers de me prêter son PC pour que je puisse graver mes films. D'ailleurs, il y a peu de chances pour que je trouve trouver une poste ouverte ce soir.

 

Je vais annoncer à mes camarades, qui sont sur la coursive, l'heure prévue de notre arrivée à Napier et de ne pas s'inquiéter de l'arrêt du bateau.. Depuis leur arrivée on peut dire qu'ils n'ont pas beaucoup de chance. D'abord la tempête, la bouffe qu'ils n'aiment pas, l'annulation des escales. Ouah !

 

Du coup ils rentrent pour faire du café. Nous buvons et nous lisons en mangeant des bonbons en guise de consolation. Quand je dis que je régresse sur ce bateau…

 

Le bateau est maintenant à sa vitesse minimum, à cause de la tempête nous avons été plus vite, nous sommes en avance. Malheureusement le Port de Napier n'est pas disponible. Il faut que nous attendions l'heure initialement prévue c'est-à-dire vers 18 h pour y entrer. Nous sommes arrivés en face de Napier dans la baie de Hawke vers 13 h.

 

Le bon côté c'est que le bateau ne bouge plus et que nous avons une mer calme et bleue avec un soleil superbe. Le soleil est à bâbord , Cathy et Philip ont inverti le pont E de ce côté. Pas de place pour trois transats. Je cherche un coin ensoleillé et tranquille et je me décide pour le pont F juste au-dessus. IL a une très grande coursive ouverte complètement sur la mer, avec une vue imprenable sur la Nouvelle Zélande. La seule difficulté est d'arriver jusqu'à ce pont avec mon attirail. Transporter le transat n'est pas très commode, l'ascenseur na pas été remis en fonctionnement et je choisis l'escalier du pont extérieur, pentu mais court ! Heureusement que le ridicule ne tue pas et surtout que personne ne m'a vu faire. J'ai surement un ange gardien qui a de l'humour car je suis arrivée à mes fins sans tomber.

 

 

 

La récompense méritait l'effort. C'est vraiment un "balcon sur la mer". Il fait même chaud. Je peux retirer mon pull et m'installer confortablement pour admirer le panorama, lire et écouter de la musique tout l'après-midi. Je lis "Le maitre des sonneurs" de George Sand. Il est évident que ce livre a beaucoup vieilli dans ce qu'il trimballe comme idée sur la morale et les mœurs. Il n'en reste pas moins que c'est bien écrit et que cela rappelle des anciennes coutumes régionales. Les confréries des métiers n'existent plus que dans le folklore et c'est dommage. Je l'ai lu avec un grand plaisir. Vous devriez essayer.

 

Vers 5 h je monte à la passerelle. Le bateau est toujours en vitesse minimum, notre heure d'arrivée change sans arrêt. Le coucher de soleil est magnifique. Enfin vers 17 h 30 le pilote arrive. La nuit tombe. La manœuvre pour entrer dans le pont est très délicate et même dangereuse.

 

Pour approcher la passe il faut que le bateau fasse carrément un demi-tour sur lui-même. C'est comme prendre un virage à angle droit dans un couloir. Ce ne serait pas facile avec une voiture, avec un porte-containeurs cela devient un métier. Ensuite il faut s'engager dans un bassin qui ne peut contenir qu'un seul bateau de cette taille. Inutile de préciser que pour l'Utrillo ce n'est pas très large.

 

Napier est un petit port mais très actif. Les bateaux se succèdent sans arrêt c'est pour cela que les rendez-vous doivent être respectés sinon cela décale toute la chaîne. La concentration est maximum sur la passerelle et comme il fait maintenant nuit c'est quasi religieux. Le grand bateau vient se garer impeccablement le long du quai. L'ambiance se rassérène immédiatement. On peut de nouveau parler et plaisanter.

 

Le centre de Napier est à 10 minutes à pied mais avant il faut prendre la navette pour sortir du port. Il est 18 h 30 quand les autorités portuaires montent à bord. L'agent est jovial et tout se passe au mieux, le commandant est détendu. Nous avons l'autorisation de descendre à Napier sachant qu'il sera 19 h et que tous les magasins sont fermés à l'exception d'un supermarché ouvert jusqu'à 22 h. Cela ne m'emballe pas mais nous repartons demain à 5 h AM et je n'ai même pas senti l'air de cette ville. Je regrette déjà de ne pas la visiter car j'ai lu plein de choses intéressantes sur elle alors j'y vais.

 

Nous dinons rapidement et descendons vers 19 h 30. Nous attendons la navette sur le pont, il ne faut même pas descendre sur le quai ! l'agent portuaire et l'agent des douanes nous rejoignent. Ils prennent aussi la navette. La sécurité est encore plus stricte qu'en Australie. Ils sont aimables et quand l'agent portuaire récupère sa voiture à la sortie du port il nous propose de nous emmener jusqu'au supermarket..

 

J'avais espéré trouver au moins une carte postale et quelques magnets mais non il n'y a que de la nourriture et des produits ménagers ! Philip et Catherine commencent leurs emplettes, visiblement désireux de combler les insuffisances du cook. Ils en ont plein les bras et je m'inquiète pour le retour. Il y a plus de vingt minutes à pied jusqu'au bateau et quand on est chargé ce n'est pas évident. Au moment de passer à la caisse Philip veut payer avec ses dollars australiens, le magasin ne fait pas de change et il ne veut pas payer avec une carte de crédit ! Catherine rend tous ses achats et nous repartons. Philip n'est pas content et je ne comprends pas bien la manip mais je me retiens de rire, je ne les connais pas beaucoup et je ne voudrais pas les vexer. Il fait très doux et nous rentrons tranquillement par le superbe boulevard "Marine Parade". Je prends quelques photos mais une fois de plus je regrette de manquer de temps.

 

Allez un peu de culture générale :

 

Napier est une ville de

 

58 800 habitants à environ 320 kilomètres au nord-de la capitale Wellington. C'est le plus grand port d'exportation de pommes, de poires et de fruits à noyau de la Nouvelle Zélande et c'est le plus grand de l'hémisphère sud pour l'exportation de la laine de mouton Napier est aussi une importante zone de production et d'exportation de raisin et de vin avec des vignes cultivées principalement autour de Hastings. De grandes quantités de viande congelée, de pâte de bois et de bois aussi passent par Napier chaque année pour l'exportation

 

 

Le premier Européen à voir le futur site de Napier a été l'incontournable capitaine James Cook en octobre 1769

 

La région appartenait aux Maoris, elle constituait le bloc Ahuriri que la Couronne d'Angleterre a acheté en 1851. La ville de Napier conserve une importante documentation historique sur les Maoris.

 

La ville est sur le promontoire Bluff Hill et sur la plaine environnant l'extrémité sud de la baie de Hawke, une grande baie semi-circulaire qui domine la côte Est de l'île du Nord de la Nouvelle-Zélande. C'est la ville ou il y a le plus grand nombre d'heures de soleil de la Nouvelle-Zélande. Le climat est chaud et relativement sec grâce à son emplacement sur la côte orientale de l'île du Nord.

 

En 1931 Napier a été détruite par un tremblement de terre qui a tué 256 personnes. À Napier, 4000 hectares de terre, sous-marines avant le tremblement de terre, ont été élevés au-dessus du niveau de la mer. La topographie met Napier en danger, un tsunami pourrait détruire le centre de la ville commerciale qui est proche du niveau de la mer.

 

Le centre de la ville a été reconstruit dans le style Art Déco qui était populaire à cette époque. Napier et le domaine de la South Beach à Miami en Floride sont considérés comme les deux villes d'art déco les mieux conservées au monde. En 2007, Napier a été enregistré comme appartenant au patrimoine mondial à l'UNESCO.

 

Napier est jumelée avec la ville de Victoria en Colombie Britannique sur l'île de Vancouver au Canada. Les villes de la Couronne se reconnaissent entre elles !

 

Marine Parade est le boulevard le plus célèbre de Napier. Il est bordé d'arbres océaniques avec des fontaines, des jardins, mini-golf, des statues et des spas. Le National Aquarium de la Nouvelle Zélande est également situé sur Marine Parade.

 

C'est donc un bout de Marine Parade que nous avons emprunté en revenant du centre ville. Le boulevard se termine au port. J'ai eu le temps d'apercevoir un magnifique ensemble avec des piscines et des spas extérieurs qui fonctionnaient malgré l'automne et la nuit (17 degrés environ).

 

Nous avons échoués dans le "The mission to seaferers" près du port, le centre des marins de Napier. L'avantage d'un port qui ne peut accueillir qu'un seul porte-containeurs à la fois, c'est que nous y avons retrouvé la moitié des marins du bateau. On ne se quitte jamais ! Le commandant et le chef mécanicien sont arrivés juste après nous. Ils avaient apporté leurs ordinateurs car ils peuvent se connecter à cet endroit. Comme à Melbourne la gestion en est faite par des bénévoles. Deux hommes et une femme dans la soixantaine, débordants de gentillesse. C'est un petit centre avec un seul PC en accès libre pour internet, il y a des cabines pour téléphoner. Il n'y a malheureusement pas de boutique de souvenirs, seulement des produits de premières nécessités et des objets pieux.

 

Malgré tout je trouve une carte postale avec la statue "Pania" qui est aussi célèbre à Napier que la statue de la petite Sirène à Copenhague. Toutes les monnaies sont acceptées, même les dollars australiens ! je n'ai que des dollars US, ils refusent que je paie ma carte et ils me donnent également le timbre en proposant de me la poster par-dessus le marché ! j'ai compris qu'il me suffit de dire que je suis française pour attirer toutes les sympathies. Quand même cela fait deux fois que cela m'arrive, ces centres sont vraiment la "maison du bon dieu".

 

Après les attentions de l'agent portuaire, la patience des vendeurs du supermarché, l'accueil du centre des marins et la bonne humeur du conducteur de la navette, je regrette encore davantage de ne pas pouvoir passer plus de temps dans cette ville.

 

Pour couronner le tout, en arrivant au bateau, je vais signaler notre retour au capitaine et je le trouve en compagnie d'un ancien passager de l'Utrillo.

 

Il s'appelle Han Jansen, d'origine Hollandaise, il a fait le trajet Le Havre – Napier sur l'Utrillo avec le même équipage. Que celui d'aujourd-hui Il habite Napier depuis une trentaine d'années avec beaucoup de bonheur. Ici, dit-il, le Pacifique est mieux que la méditerranée et le pays est plus beau que la Corse l'été ! Effectivement ce sont des raisons valables. Il est très chaleureux et ne tarit pas d'éloges sur le voyage qu'il a fait il y a deux ans. Il avait eu la chance d'avoir des escales plus longues que nous, surtout à Tahiti et à Nouméa. Mais ce dont il a le meilleur souvenir c'est de l'équipage et du bateau. Il dit que ce voyage a changé sa vie, mazette ! Il rêve d'en faire d'autres. Il guette le passage des porte-containeurs et il ne pouvait pas rater notre arrivée pour venir saluer ceux qu'ils considèrent comme des amis. Le plaisir est visiblement partagé par le capitaine et le commandant. Dommage que le Havre soit trop loin de Nantes car je suis sûre que je ferais la même chose plus tard.

 

Mon regret est encore augmenté, il aurait été un guide parfait pour me faire visiter Napier ! si je reviens en Nouvelle Zélande….Hans je vous ferais signe.

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