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voyages-madeleine-guillou

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voyager en cargo autour du monde

Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde

Aujourd'hui, nous arrivons à NY. Il fait un temps magnifique, pour la première fois je peux lire en t-shirt sur la coursive. C'est un tel bonheur que je m'installe avec mes jumelles et ma liseuse. Nous sentons approcher la terre. Il y a de plus en plus de bateaux surtout des chalutiers. Il y a des mouettes. On devine les préparatifs de l'escale. Des 15 heures, nous sommes sur la passerelle avec nos "armes" : jumelles, appareil photo, lunettes de soleil. Les parfaits touristes !
Anecdote : en prévision de notre arrivée aux US, le Cook a calcule les provisions au plus juste. Il y a rupture de stock pour certaines denrées comme le fromage. Quand on demande quelque chose nous ne sommes plus surpris par la réponse "après New York".
En fait, c'est à New York que se fait le plus gros ravitaillement pour la nourriture, c'est parait-il de très bonne qualité et surtout beaucoup moins cher que dans les autres pays.
Vers 15 h 30, nous voyons arriver les pilotes. Une vedette se gare le long de l'Utrillo, une femme et un homme grimpent une échelle de coupée en corde à même le flanc du bateau. Ils vont diriger l'UTRILLO jusqu'au quai d'amarrage. Le commandant leur confie la direction. Il me dira plus tard qu'il reste responsable si un incident survient. Inutile de dire qu'il ne les quitte pas d'une semelle !

Pour la traversée de Panama la responsabilité du commandant vis-à-vis de l'armateur est dégagée. Les
pilotes panaméens sont responsables pour tout problème pouvant survenir.
 
Le bateau n'est plus en pilotage automatique, un officier tient la barre. Il le fera jusqu'à l'amarrage.
Le bateau est presque immobile, il reprend doucement de la vitesse. Nous voyons très nettement Manhattan et la cité de New York, la "Long Beach". La visibilité est parfaite.
 
Je suis avec Claude et Bernard sur le pont extérieur au niveau de la passerelle, j'entends un bruit de cloche semblable à une cloche d'église bretonne. D'abord, nous pensons être victimes d'hallucinations "titaniquesques", et je me rends compte que les balises  que nous dépassons contiennent chacune une grosse cloche qui tinte au gré des vagues. Le capitaine nous apprend que c'est le seul endroit au monde ou cela existe, il ne sait pas pourquoi. On cherchera plus tard.
 
Dès l'entrée de la Lower Bay, nous apercevons le pont de Brooklyn et à notre grand étonnement nous passons dessous et nous arrivons devant la statue de la Liberté. Impossible de décrire mes sentiments, c'est la réalisation d'un de mes rêves, il n'y a pas de mots, il y aura quelques images.
 
Nous mettons 2 heures pour arriver au quai AMERICAN STEVEDORING. Ce quai est en face RHODES ISLAND. Les pilotes du port sont montés à bord et deux remorqueurs encadrent le bateau.
 
Le paysage est magnifique, nous sommes entoures d'îles et de gratte-ciels. La nuit commence à tomber et tout s'illumine. Dès notre amarrage, les portiques se mettent en position, les grutiers prennent place dans les grues et le ballet des conteneurs commence.

Les projecteurs sont très puissants, la lumière est orange et c'est un spectacle son et lumière. Nous ne descendrons pas mais cela ne me gène pas du tout, il y a trop de choses à contempler, à découvrir à bord et du bord. La statue de la Liberté, Ellis Island et Manhattan me suffisent amplement pour ce soir.
 
Les services de l'immigration sont montés à bord et tout le monde, équipage et passagers nous retrouvons pour le contrôle de facies. Le "jury" est composé de 3 américains, deux hommes et une femme en uniforme qu'on pourrait croire sortis d'un feuilleton américain. Nous passons l'examen avec succès. Le commandant est présent pour chaque opération.
Nous devons repartir à 7 heures demain matin et je prévois d'être sur la passerelle vers 6 h pour voir le jour se lever sur ce décor.
A l'intérieur l'air sent la fumée et le pétrole, il fait très chaud. Nous allumons nos téléphones et le réseau AT se met en route.
 
Plus tard, vers 21 h, je croise le commandant dans la salle des PC. Je lui dis mon admiration sur le déroulement de l'amarrage. A aucun moment nous n'avons senti de tension, d'énervement, c'était un long fleuve tranquille. Bien sûr c'était la surface des choses. En réalité le pilote était débutant et il a fallu le surveiller de près.
A NY rien n'est facile. Les services de contrôle américain sont incroyablement tatillons. Ils vérifient de façon maniaque chaque chiffre fourni par le commandant sur les cargaisons. Pour le commandant c'est une épreuve, car il me dit que malgré les multiples relectures des documents il peut arriver qu'un chiffre soit erroné. Dans ce cas l'amende peut aller de 1 000 à 10 000 euros ! Amende que l'armateur n'appréciera pas!C'est, avec le port de Sydney le contrôle le plus strict.

Dans les autres ports, quand l'erreur est minime on la corrige et la vie continue, personne n'est infaillible.
 
Je profite de ce moment de relâche pour lui demander s'il peut choisir son équipage. Oui, un commandant peut choisir son équipage. C'est très important surtout pour le choix du capitaine et du chef mécanicien. De l'entente des trois va dépendre le bon déroulement du voyage. Sous son apparence joviale et tranquille, je découvre que notre commandant est un vrai manager et un habile stratège. Cela me confirme que nous avons de la chance d'être de ce voyage.

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A
Incroyable ce voyage !<br /> bises<br /> alainB
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