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voyages-madeleine-guillou

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voyager en cargo autour du monde

Publié le par voyages-madeleine-guillou
Publié dans : #Demi-tour du monde

Cette nuit il y a eu un très gros orage, pas assez violent pour troubler l'avance du bateau mais ce matin il pleut, la météo annonce du soleil sur Sydney. Sur la passerelle les officiers ont abandonné les shorts pour les pantalons et ils ont mis le chauffage à fond. Eh oui ! passer de 35 degrés à 21 degrés en 48 h ça refroidit les hommes.

Deux pilotes montent à midi et il fait très beau. Déception nous ne passons pas devant les deux monuments les plus célèbres de Sydney : le Harbour Bridge et surtout le célèbre Opéra de Sydney. Nous longeons les côtes mais trop loin pour distinguer les détails.

Nous accostons à Port Botany qui est un grand port équipés de portiques et de toutes les installations sophistiquées qui existent dans tous les ports à l'exception notables des Iles. Il y a plusieurs porte-containeurs et nous prenons notre place de parking, sans encombre en 10 minutes. Toujours un plaisir d'observer cette manœuvre.

 

Déjeuner rapide pour être prêts à descendre. Le commandant à prévu que nous pourrions le faire vers 14 h. Malheureusement les formalités avec la police et la douane sont très longues. Personnel en majorité féminin. L'une des policières arbore un pistolet énorme. C'est à la limite du ridicule. L'Australie c'est comme l'Amérique, leurs procédures sont incroyablement tatillonnent et notre commandant doit avoir toutes les patiences pour répondre à un interrogatoire à la limite de l'inquisition. Nous attendons sagement assis sur le canapé de la salle. L'examen de nos passeports ne suffit pas à nous donner l'autorisation de descendre, nous devons attendre que tout soit terminé. C'est la première fois que c'est aussi pénible.

 

Nous avons le temps de voir arriver les deux nouveaux passagers. Philippe et Catherine deux australiens qui viennent, en avion, de Perth à l'autre bout de l'Australie. Ce qui est déjà un voyage. Ils ne parlent pas un mot de français et vont en France pour visiter les cathédrales de Chartres et de Strasbourg ! Je sens qu'il va falloir que je fasse des efforts de communication. J'aurais dû emporter des pictogrammes !

 

Le réseau téléphonique fonctionne et Florian m'appelle pour me donner rendez-vous. Eh oui ! un jeune homme m'attend à Sydney et je suis très contente de le rencontrer. Allez bande de curieux, je vais vous dire qui est Florian. Il est le petit-fils de Renée Burel qui est une de mes amies de Liens-croisés. Quand elle a su que je faisais escale à Sydney elle a tenu à ce que je prenne contact avec lui. Ce que j'ai fait, et aujourd'hui je vais le retrouver en ville !

 

Vers 14 h 45 nous pouvons descendre, mais il faut encore attendre le bus du port. On ne peut pas marcher dans le port, ça aussi c'est nouveau. Il met 10 minutes à arriver. Ensuite il nous dépose à l'entrée ou il faut encore attendre un agent du port. Nous attendons encore plusieurs minutes. Il arrive et veut nous faire entrer dans un espace de transit par un tourniquet sécurisé.

La valise et Claude restent coincés dans le tourniquet, je n'ose pas rire car je m'inquiète de savoir comment on va pouvoir le débloquer. Finalement en poussant et en tirant il ressort du tourniquet pas content du tout et revenons à la case départ. Cette fois nous allons d'autorité vers la porte réservée aux camions. Là au moins nous sommes sûrs d'avoir la largeur pour sortir. L'agent ne l'entend pas de cette oreille mais il nous suit et une fois la porte franchie il nous pousse dans l'espace de transit par une porte grillagée qu'il referme sur nous avec un cadenas. Il nous dit qu'il faut encore attendre et qu'il appelle un taxi.

Inutile de dire notre stupéfaction de nous retrouver enfermés dans un endroit entouré de fils barbelés avec un portail fermé par un cadenas et un tourniquet qui ne tourne que dans un sens. Claude est excédé et veut écrire à la compagnie, cette fois je peux me laisser aller à un fou-rire. La situation est d'un ridicule absolue mais pas grave. Nous ne sommes pas des immigrés clandestins ! d'ailleurs dans cet endroit je peux, un peu, imaginer cette situation et j'en ai froid dans le dos.

Le seul problème c'est le temps qui passe, il est 15 h 30 et le taxi va mettre encore 20 minutes à arriver. À ce rythme là ce ne sera plus la peine que j'aille au centre de Sydney mais Florian m'attend, donc j'y vais.

 

Enfin le taxi arrive et nous partons pour Sydney. Tout de suite je remarque la propreté de la banlieue et l'ambiance prospère qui y règne. Pas de baraquements, pas de jardins en friche. Tout est propre même les maisons modestes sont soignées. Arrêt obligatoire dans une banque pour obtenir des dollars australiens. Il vaut environ 30% de moins que l'euro. La traversée de Sydney me fait penser à Seattle et à Vancouver. C'est le même style d'architecture et de découpage de rue. Dans les trois villes l'eau est omniprésente. Elles sont construites dans et autour des baies naturelles de la côte du Pacifique. Il y a 4 million et demi d'habitants à Sydney. C'est la ville la plus peuplée d'Australie.

 

Il y a plus de 70 plages dans la zone urbaine, y compris les célèbres plages de Bondi et de Manly

 

 

Je descends du taxi dans le quartier des Rocks à l'office du tourisme dont à cette heure-là je n'ai plus besoin mais c'est le lieu de rendez-vous avec Florian. Je dis adieu à Claude qui va poursuivre son voyage en restant quelques jours ici avant de repartir à Paris via Pékin.

Il est 5 h et la nuit tombe. L'endroit est superbe, j'aperçois l'Opéra en bas de la rue. Il y a une grande galerie de magasins et je me précipite pour acheter mes traditionnelles cartes postales et magnets. Les boutiques sont très jolies. Florian m'appelle pour me dire qu'il arrive. J'ai juste le temps de regarder et cela m'évite de me ruiner car les boutiques sont vraiment tentantes.

Florian me retrouve sans hésiter, une touriste avec un sac à dos jaune dans une Galerie élégante cela se remarque. Il m'est tout de suite sympathique. Un beau grand jeune homme d'une trentaine d'années avec un casque de moto à la main et un grand sourire, ça me va.

Il me propose de me faire visiter la ville en la traversant à pied. C'est faisable en quelques heures ! en avant, je peux retourner au bateau jusqu'à 6 h demain matin.

Nous descendons vers la baie de Sydney Cove que les australiens appellent The City. Je prends des photos dans le soir qui tombe, et je regrette qu'il soit si tard. La ville a été fondée en 1788 dans cette baie par le capitaine anglais Arthur Philipp mais c'est l'infatigable navigateur James Cook qui l'a découvert en 1770. Il est arrivé par Port Botany ou nous sommes amarrés. La baie porte son nom. La ville bénéficie de 300 jours de soleil par an. C'est un climat subtropical humide. Les températures ne descendent pas en-dessous de 10° en hiver et ne dépasse que très rarement 27°. Dans ces conditions il suffit de mettre une graine en terre et elle pousse ! ll y a des oiseaux magnifiques et très colorés. J'ai vu des petits perroquets rouges et verts partout sur les arbres.

Je suis immédiatement séduite par la ville, elle est incroyablement photogénique. Les bords de la baie sont entièrement aménagés. Le monorail, le métro, le train, les ferries s'enchevêtrent harmonieusement sous nos pieds et au-dessus de nos têtes. Je n'aurai pas le temps de voir la ville souterraine mais Florian me dit que c'est extraordinaire. C''est une ville futuriste mais très chaleureuse. Chaque espace non constructible est recouvert de palmiers, de plantes, de jeux pour les enfants, de bancs…Les restaurants et bars sont à touche touche sur des centaines de mètres. On est lundi soir, il y a beaucoup de monde, en fin de semaine il est difficile de circuler…à pied.

La nuit les éclairages rendent féérique ce décor de marinas encombrées de bateaux, de ferries et encadrées d'immenses tours ou les néons annoncent les hôtels (Novotel, Ibis, Marriot etc.) et les grandes banques comme HSBC. (Jo ton agence t'attend)

Il n'y a aucune route le long des baies ce qui donne à l'ensemble un air de vacances. Nous marchons sur le bord de la baie pour aller jusqu'à l'Opéra qui est à la pointe et domine l'ensemble. Des tables sont installées partout, nous prenons un verre en admirant l'Opéra et le Harbour Bridge

 

ouvert en 1932 qui relie le Nord et le Sud de la baie. Mon guide est intarissable sur les avantages qu'il y a à vivre ici et me communique son enthousiasme. Il m'emmène voir un espace qui est constitué d'un ensemble de grosses dalles sculptées formant un dédale dans lequel l'eau circule. Il y a des dispositifs pour faire changer le cours de l'eau et modifier le débit. C'est un jeu pour les enfants même très petits. C'est superbe et ingénieux. Florian rêve d'y emmener Jake son fils. Le bébé a deux mois, ils devront, tous les deux, attendre un peu.

 

Nous continuons la visite en passant par Queen Victoria Building qui est LE centre commercial de luxe très apprécié. Les couturiers du monde entier y sont représentés. Ensuite nous visitons la ville chinoise dans laquelle on entre, symboliquement, en passant sous une arche qui est la même qu'à San Francisco. Comme dans toutes les villes du nouveau monde, chaque communauté à son quartier et ses spécialités.

Ce qui est remarquable dans cette ville c'est qu'elle ressemble à ses prospectus. Les gens sont jeunes beaux et riches ou retraités et riches. Je n'ai jamais vu cela ailleurs. Pour vivre ici il faut travailler 50 à 60 h par semaine en ayant plusieurs boulots. On gagne beaucoup d'argent, on en dépense beaucoup, on profite au maximum des plaisirs de la vie. Le loyer d'un minuscule appartement en périphérie est de 400 dollars minimum par SEMAINE. Dans le centre cela atteint 1000 dollars. Florian y a vécu, au début, mais en colocation. Le travail "au noir" n'est pas vraiment pourchassé, tout le monde en fait un peu mais déclare suffisamment pour ne pas être une charge pour la communauté. Les impôts sont très élevés et l'économie parallèle équilibre certainement les comptes ! on est loin du système grec. La médecine est gratuite ou remboursée mais pas les médicaments. Pas de place pour les fragiles. On peut encore rencontrer quelques aborigènes loin de Sydney. Ils n'ont jamais été très nombreux mais comme partout, ils bénéficient d'aide du gouvernement et s'éteignent lentement par la consanguinité et l'alcool.

 

Après le quartier chinois il est 21 h 30 Florian m'emmène à Harbourside dans la Cokle Bay au restaurant "Hurricane" manger des "Ribs an Rumbs" qui sont des carrés d'agneau, de bœuf et de porc caramélisés avec des frites ou des pommes de terre au four.

On y entre par une galerie commerciale, toujours de luxe, mais le restaurant donne sur la baie. La terrasse est pleine. Nous sommes en automne, (23 degrés environ) les chauffages extérieurs son allumés et ajoutent encore de la couleur au décor. C'est un bel endroit que les frères Costes (célèbre chaîne de restaurants parisiens) ne renieraient pas. D'ailleurs d'après Florian les propriétaires ont repris leur formule dans plusieurs endroits d'Australie et sont richissimes. Le samedi il faut attendre très longtemps pour avoir de la place, lundi soir nous attendons 10 minutes seulement.

Je choisis l'agneau et Florian le bœuf. Pour commencer il commande un pain à l'ail qui est absolument délicieux. Les assiettes arrivent, la quantité est pantagruélesque. Florian me rassure "Tu manges ce que tu veux, le reste la serveuse me donnera des sacs pour que je l'emporte ! on n'est pas en France". On peut aussi apporter sa bouteille de vin, en s'acquittant d'une taxe modique. On nous attache autour du cou des serviettes intissées, signe qu'on peut manger avec les doigts. C'est très bon. Nous partageons l'agneau et le bœuf mais ni l'un ni l'autre ne pouvons en manger plus de la moitié. À la fin du repas la serveuse emporte les assiettes en proposant très naturellement de mettre les restes dans deux boîtes et elle revient avec les boites pleines. Ici on ne perd rien de ce qui est agréable.

L'ambiance est bruyante et gaie, les clients sont jeunes et en sportswear élégant. Florian me dit que le samedi toutes les femmes s'habillent de manière sexy et raffinée. J'ai pu constater que les vitrines des magasins vendent des vêtements à la pointe de la mode européenne. Les femmes sont minces, maquillées, portent des robes et des talons hauts. Elles sont toutes belles, c'est très agréable à regarder. L'avantage c'est que les hommes sont sportifs et à la hauteur de leurs compagnes.

 

Florian ne s'est mis ni au surf ni au cricket. Ce sont les deux critères pour être un bon australien dit-il. Peut-être que Jake apprendra le cricket à son père. Il a fait des études de biochimie, et est venu en Australie pour apprendre l'anglais. Il a compris très vite qu'il avait trouvé son port. La seule chose qu'il regrette c'est d'être à 25 h d'avion de sa famille. Il ferait bien émigrer toute sa famille à Sydney !

 

Nous revenons vers le quartier de Rocks ou Florian a laissé sa moto. Il est 10 h 30, il faut que je rentre et que je libère mon charmant guide. Il y a énormément de taxis, peu de gens utilisent leurs voitures, les parcmètres et parkings sont rares et hors de prix. Pour une moto mal garée l'amende est de 200 dollars, il vaut mieux prendre un taxi.

 

Florian m'en trouve un pour Port Botany. Cette soirée a été un merveilleux cadeau, je n'oublierais ni Florian, ni Sydney.

 

Le problème c'est que le taxi ne trouve pas la porte 34 ou est amarré l'Utrillo. En arrivant à l'entrée de port Botany, il va tourner plus de 30 minutes entre les portes avant de trouver enfin la bonne, le compteur est à 65 dollars. Je suis furieuse et je lui donne 50 dollars, ce qui est le prix normal, il part sans rien oser dire. Dans les cas extrêmes je me débrouille avec l'anglais !

 

Mais ce n'est pas fini. Il faut aller pointer dans la guérite et appeler le bus du port. Il va mettre 45 minutes à arriver. Cette fois j'ai froid et je commence à ressentir la fatigue de mes pérégrinations avec Florian. Je suis soulagée de voir descendre l'échelle de coupée et de retrouver ma cabine.

Belle journée et je n'ai pas besoin ce soir du roulis pour m'endormir.   

 

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